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Critique de ecceom


Herméneutique en toc ?

La voisine que vous détestez est une fan de Jane Austen ? Votre pire ennemie ne jure que par "Orgueil et Préjugés" et défaille à l'idée de croiser un jour son Darcy ?

Ce livre est pour elles ! Vous pourrez enfin vous venger, tout en conservant une apparence innocente et bienveillante.

"Dans l'oeil du paradoxe" paru dans la collection "Marque page" a été écrit par une universitaire française, Catherine Bernard. Ce livre de 120 pages est annoncé comme réservé à des étudiants et des lecteurs avertis.
C'est rien de le dire.

Dès l'introduction, le ton est donné : "Le marque-page, pour l'amateur de livres, est la scansion d'une lecture, interruption mais encore d'une reprise".

Masochistes, vous pouvez vous lécher (ou plutôt mordre) les babines, le reste est à l'unisson.

Catherine Bernard a un faible pour le schéma actanciel, les règles diégétiques et surtout, pour l'herméneutique.

Petit florilège des postillons pédants qui arrosent ce livre :
- "les péripéties ont certes une fonction diégétique...", "...ces deux topoï du conte et du récit d'initiation..." (oui, le pluriel de topos, ça a quand même plus d'allure que "lieux communs", non ?) ;
- "..dont le cadre d'emploi esthétique est subsumé sous un discours éthique", "...renoncement esthétique et éthique à l'iconoclasme" ;
- "le surcodage de la logique événementielle par la logique du sens, en d'autres termes, par le code herméneutique"...;
- "ces métonymes langagiers...";
- "Pemberley fonctionne en cela comme une synecdoque de la société idéale postulée par l'idéologie de la romance".

Alors que le commun des mortels avait compris que M Bennet s'était réfugié dans sa bibliothèque, Mme Bernard nous précise qu'en fait, il s'est "privé du matériau intramondin". C'est quand même autre chose !

Vous l'aurez compris, ce livre est réservé à un public très averti (ou très snob ?).

Mais quand même. N'était-il pas possible de le rendre accessible au simple lecteur ?

A noter pour finir, une affirmation assez drôle qui apparait dans la conclusion : "il serait vain de tenter de déterminer le degré d'intentionnalité de la romancière".

Mince ! Dire qu'Austen pourrait avoir manié l'herméneutique et la diégétique sans le faire exprès...
Quelle nulle !
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