AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LoupAlunettes


: Nous raffolons du travail du duo Fred Bernard/ François Roca, maîtres de l'étrange dans le cours de la grande Histoire et raconteurs d'amours tragiques, en grand format très illustré.
Après une rencontre récente avec l'illustrateur, l'envie nous a pris de découvrir quelques titres que nous ne connaissions pas encore autrement que par leur première de couverture.
Merci Monsieur Roca.

"L'indien de la Tour Eiffel".
Nous sommes dans le fait divers de fiction, avec une esthétique à la saveur française de la fin du XIXème siècle.
Quel drame!
D'emblée nous savons que les amoureux de la première de couverture ne sont plus.

Quelle horreur! Tombés de la Tour et l'indien Billy Powona est accusé du meurtre du frère de sa belle, Alice La Garenne.
L'ambiance est au Polar avec un rapport de police figuré en début, qui nous permettra une présentation des victimes, des accusés, une restitution des faits (supposés).
On le sait les faits peuvent être trompeurs.
Mais rien ne jouera en faveur de Billy: avec des victimes retrouvées scalpées.
Une situation à vous donner le frisson.

Fred Bernard et François Roca nous replacent un peu dans ces ambiances de journaux aux annonces sordides, ces histoires noires, passionnantes et passionnées qui faisaient parler le tout Paris et raser les murs en rentrant chez soi.
Bien évidemment, après une première de couverture avec la Tour Eiffel en fond et un baiser romantique plein de fougue qui nous rappellera les célèbres amoureux du "Le Baiser de L' Hotel de Ville" de Robert Doisneau", les ados lecteurs s'attendront à une injustice cruelle et manifeste à leur raconter.
Les circonstances seront cruelles, violentes, dangereuses, mais si romantique, l'ambiance est au Paris canaille, aux mauvais loulous de cabaret et aux ouvriers tatoués.
Cela chantait et cela dansait au sommet, sur la butte de Montmartre avec la belle et flamboyante chanteuse de l'établissement " La Bête à Bon dieu".
La récompense de Billy qui s'esquintait le dos et les bras sur les chantiers de la prochaine Exposition Universelle.

Sur les images de François Rocas, on la voit, la Tour, elle est en cours de construction.
Quel évènement! Certains l'attendent, d'autres la contestent déja dans le paysage.
Billy a t-il vraiment sa place dans ce monde où, pour nous, un indien aussi robuste que, lui, déteint avec le Paris rétro?

Le roman illustré, à recommander aux grands ados (et même à tous les adultes qui aiment les récits mûrs et joliment illustrés pour la jeunesse), reprendra les derniers instants du couple et ici, connaitre leur derniers instants pour revenir dans le temps ajoutera de l'émotion, plaçant les lecteurs dans une boucle dont ils souhaiteront cerner tous les ressorts.
Pourquoi Billy aurait-il voulu assassiner le frère de sa belle? Billy ne nous semblera pas habiter d'un démon quelconque au fil des pages tournées même si certains de ceux qui s'adressent à lui et le procès verbal de la police en introduction ne se privent pas de le présenter comme un "sauvage", une bête.
Qui est l'ange et qui est l'assassin?

C'est tout le sel, le poivre et le piment rouge des récits de Bernard et Roca, ils nous bouleversent dans le traitement récurrent de la différence, leurs personnages sont des marginaux, ils sont des "monstres" aux grands coeurs qui joueront avec les cartes( souvent mauvaises) que le destin leur a accordé et les personnages aux belles apparences sont inversement des démons de cruauté ordinaire qui ne verront aucune raison de faire preuve d'un peu de pitié.
Ces titres feront grandir et réfléchir.
On aime.

Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}