Après avoir enveloppé d'un regard noyé par les larmes ce coin agreste qui éveillait en lui de si poignants souvenirs, l'inconnu traversa la route, s'arrêta devant une grille monumentale dont les dorures étincelaient sous le clair soleil de juin et se mit à contempler, derrière les barreaux, avec un sorte d'avidité farouche, les allées aux cailloux fins, les pelouse émaillées de fleurs rares, les belles statues toutes blanches, et la demeure vraiment princière, devant laquelle un vaste bassin de marbre, des cygnes nageaient majestueusement, parmi le jaillissement svelte et continu d'in jet d'eau digne du palais de Versailles........ Les yeux vitreux, la bouche tordue en un spasme suprême, il retomba en arrière, le visage tourné vers le ciel, en râlant en un cri d'agonie:
- Dieu de punira! Dieu te punira
Compliments, potins, critiques, médisances allaient leur train habituel...
Oh ! si, madame, je serai bien sage, puisque je serai heureux !
Votre tort a été de croire que votre naissance et votre fortune vous donnaient tous les droits… lorsque, au contraire, elles vous imposent tous les devoirs… Plus on est haut, monsieur, moins on doit chercher à descendre… Plus on doit, au contraire, s’efforcer de se grandir… Car le seul moyen de se faire pardonner le bonheur que l’on n’a pas conquis soi-même est de le faire servir à celui de son prochain… Si les nôtres avaient toujours mis cette maxime en pratique, peut-être eût-on moins guillotiné d’aristocrates sous la Révolution et peut-être aussi occuperions-nous une autre place dans le monde et dans l’État !