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Critique de celindanae


Karim Berrouka n'est pas seulement le chanteur et parolier de Ludwig von 88, il est également écrivain depuis 2002. On lui doit notamment l'excellent le Club des punks contre l'apocalypse zombie. Et comme Karim Berrouka a le vent en poulpe en ce moment, j'ai eu envie de lire son dernier roman, toujours chez ActuSf. du Cthulhu à la sauce Berrouka, cela promet une bonne dose d'humour et de second degré. En plus, si vous suivez ce merveilleux blog, vous connaissez mon amour pour le grand Cthulhu. le livre avait donc tout pour me séduire.

Ainsi me voilà partie pour suivre les aventures trépidantes d'Ingrid, une trentenaire bien dans ses baskets et dans sa vie parisienne. Ingrid vit sa petite vie, tranquillement en allant de boulot en boulot via une agence d'Intérim et en sortant avec sa meilleure amie Lisa. Aussi, quand un inconnu l'aborde dans le métro en commençant à lui parler de choses étranges, de pentacle, d'un monstre vert puant la vase à plein nez, Ingrid commence à douter fortement de la santé mentale de ce monsieur. Puis, peu à peu, les évènements bizarres s'enchainent autour d'Ingrid, attisant sa curiosité.

La confrontation entre deux mondes totalement opposés, celui d'Ingrid fait de sorties, petits boulots et soirées entre amies, et celui des adorateurs de divers dieux anciens offre des situations très amusantes avec beaucoup de second degré. le début du roman est vraiment excellent et très drôle. le style de Karim Berrouka convient parfaitement au ton du roman, il est percutant, incisif et plein de subtilités. On se laisse très facilement prendre au récit grâce à la plume de l'auteur qui nous met tout de suite dans le bain que l'on partage avec Cthulhu.

Ingrid va se trouver emportée dans une aventure rocambolesque et poulpesque plus ou moins malgré elle. Les péripéties et les voyages s'enchainent au gré des découvertes d'Ingrid sur la prophétie à laquelle elle est liée. Cinq factions sont impliquées dans cette prophétie et chacune a un rapport avec un grand ancien différent. La faction en lien avec Shub-Niggurath offre des passages savoureux au roman. La découverte de chacune des factions par Ingrid est plutôt cocasse, avec la vision de l'héroïne pleine de sarcasme par rapport à tous ces fanatiques. Ingrid voit à chaque fois le bon côté des choses dans ce qui lui arrive, après tout cela lui permet de voyager et découvrir de nouveaux endroits, elle n'a pas peur de ce qui lui arrive, d'où le titre du roman.

Après un début sur des chapeaux de roues, le roman s'essouffle un peu au milieu avec la prise de conscience d'Ingrid de la réalité de tout ce qui lui arrive. Cependant, la fin regagne en puissance en alliant surprises et rebondissement inattendus. le roman oscille ainsi entre amusement, dérision et surnaturel. Karim Berrouka change complètement d'univers après s'être intéressé au fées, puis aux zombies, il s'attache à décrire le mythe de Cthulhu et il fait preuve d'une connaissance impressionnante de la mythologie de Lovecraft. Point plus que notable, Karim Berrouka a pris soin de prendre une femme comme personnage principale. Ce qui est d'autant plus à souligner quand on connait le peu d'importance qu'avaient les femmes chez Lovecraft. La faction de la physique quantique rejoint d'ailleurs Lovecraft sur ce point, en allant encore plus loin ce qui n'est pas peu dire !

Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu est donc un très bon roman avec beaucoup de dérision, de situations cocasses, une héroïne à la forte personnalité, servi par un style incisif et plein d'humour. Karim Berrouka se réapproprie la mythologie de Lovecraft pour la servir à sa sauce complétement décalée et nous fait passer de très bons moments de lecture.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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