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Pourquoi je l'ai choisi:

Quand je vois que Karim Berrouka sort un nouveau livre, je n'ai qu'une envie: me précipiter sur cette lecture car je sais à l'avance que je vais passer un super moment entre fous rires et traits d'esprits . Fan de ses univers déjantés, j'avais hâte de savoir où il allait m'emmener cette fois-ci, après le club des punks contre l'apocalypse zombie et Fées Weed et Guillotines, que j'avais adoré.

Ce que j'ai ressenti:

Karim Berrouka nous revient encore plus déjanté et barré que jamais, et fait une jolie révérence à un monstre de l'univers SF: Cthulhu. Sauf que son héroïne Ingrid, elle ne le voit pas du même oeil, et aurait plutôt tendance à se détourner du grand mythe, au grand dam de ses adorateurs…Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu, se retrouve malgré elle, au centre de ses histoires venues d'ailleurs, voyage en Europe et explore des pointes de pentacles, et pourrait même en songes immergés, sauver l'humanité…Elle dépareille énormément au milieu de tous ses illuminés et « fana » absolus de Cthulhu, et je reconnais bien là, le style de l'auteur, à prendre à rebrousse-écailles les légendes et les remettre à sa sauce façon « Berrouka ».

"Ainsi va le monde, comme les hommes. Ils endurent, ils subissent . Puis, un jour , c'est le chaos."

En ce moment on le voit partout: Lovecraft est à l'honneur dans l'univers livresque, et pourtant, je n'ai pas encore lu une de ses oeuvres. En bonne élève studieuse, je me suis procurée vite fait, Les contes et légendes du mythe Cthulhu, et j'ai essayé de lire en parallèle, mais faute de temps et de l'aspect très particulier, j'ai eu du mal à m'imprégner de cet univers. Tout est question de rendez-vous en littérature, et celui ci a sans doute été manqué, mais je retenterai à l'occasion, car je ne doute pas que Lovecraft pourrait envahir ma bibliothèque… du coup, cela s'est ressenti dans ma lecture de ce nouvel opus de Karim Berrouka, je suis sans doute un peu passée à côté des subtilités et j'ai eu du mal à saisir les tentacules de ces références. C'est une belle introduction pour se familiariser avec cette grosse bête verte des profondeurs, mais ça n'a pas été le coup de foudre avec les abysses marines lovecraftiennes…Pas encore, du moins…

"La puissance de l'amour est plus forte que les préceptes des univers, plus puissante que la physique des mondes, plus éternelle que la mort elle même."

Pour autant, Karim Berrouka nous propose une histoire divertissante, pleine de pep's et de rebondissements rafraîchissants. Il a une espièglerie enfantine et une intelligence vive dans sa plume, qui fait que chacun de ses livres, est un grand moment de plaisir. Encore une fois, il est arrivé à me faire rire, grâce à ses répliques piquantes, et je suis impatiente déjà de lire son prochain livre, en espérant que je sois plus réceptive à l'univers, que je ne l'ai été pour celui ci…

En bref, je suis fan du style de l'auteur, mais je suis passée à côté de l'ambiance, alors ça ne sera qu'une lecture en demi-teinte, même si je conseille quand même cette lecture.

Meilleur Moment du livre:

Le passage sur la Mélopée. J'ai trouvé que l'auteur parlait avec beaucoup de poésie et de sensibilité sur les artistes…
Ma note Plaisir de Lecture 7/10

Remerciements:
Je tiens à remercier chaleureusement Babelio ainsi que les éditions ActuSF pour l'envoi de ce livre. Ce fut une découverte sympathique.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Karim Berrouka publie un quatrième ouvrage chez les éditions ActuSF : après un recueil de nouvelles déjantées touchant à différents genres, après un roman qui décortiquait sarcastiquement le genre féérique, puis un autre qui détournait le post-apo zombiesque, voici qu'il s'attaque au mythe de Cthulhu !

Ingrid vit assez simplement et s'en trouve très bien ainsi. Pourtant, ces derniers temps, elle semble attirer à elle des personnes relativement loufoques, voire barrées. Des mecs louches la suivent, sa meilleure amie se met à créer des oeuvres cauchemardesques, des vieilles connaissances la harcèlent à nouveau, les services secrets sont sur les nerfs… bref, Ingrid semble être le centre de toute une agitation qui prend place dans un contexte qui n'est pas moins trouble. Chacun des protagonistes qui tournent autour d'elle finit par lui dire qu'elle est la clé qui permettra de résoudre toute l'affaire, qu'elle est « le centre du Pentacle » ! le fait est qu'en effet, au rythme d'un thriller, elle multiplie les découvertes et les songes étranges qui lui indiquent ce qui lui faut faire pour s'extirper de ces situations indélicates. Progressivement, le but de l'opération est mis en en lumière : faut-il ou non libérer le grand Ancien, Cthulhu, de sa prison de ténèbres, cet être immonde qui hante ses rêves ?
Cette dualité entre « ouvreurs » et « fermeurs » peut faire penser au même mécanisme présent dans le Songe d'une nuit d'octobre, de Roger Zelazny (justement réédité par les éditions ActuSF au début de l'année 2018). L'héroïne est constamment tiraillée entre différentes factions et c'est l'occasion pour l'auteur de multiplier les références. Différentes divinités sommeillant dans les contrées du rêve sont évoquées, tout comme quelques peuples étranges mi-hommes mi-animaux ; les aficionados des créatures ténébreuses à tentacules sont servis, c'est certain. D'ailleurs, de manière générale, Karim Berrouka rentre tout à fait dans la forte tendance à relire, réutiliser, reformater les écrits de Howard Phillips Lovecraft. Cela revient et cela repart, c'est plus ancien et plus fréquent chez les Anglosaxons mais la littérature lovecraftienne continue à faire des petits, le plus souvent dans le genre fantastique, d'autres s'essayent aux aspects cosmiques, enfin quelques-uns lorgnent davantage sur la fantasy urbaine, et sûrement plus le cas dans Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu.
Que ce soit dans ses romans ou ses nouvelles, Karim Berrouka aime casser du mythe. Ici, il s'attaque à quelque chose d'assez costaud, à l'aide de références innombrables comme il a déjà été dit. Son style ne perd pas pour autant de sa verve. Certes, l'humour est moins présent que dans d'autres de ses ouvrages, les choix faits dans la mythologie de Lovecraft suffisant largement à donner un aspect très burlesque à cette aventure. Cela peut paraître un peu « bourrin », car les références sont parfois accumulées sans répis, mais certaines sont mémorablement bien tournées, notamment certains noms de sectes (et puis quand ça touche à la religion, ça fonctionne !). Malgré cela, cela ne gomme pas toujours le manque de rythme qui s'installe assez vite : en effet, même si les débuts du roman rôdent du côté du thriller quand l'héroïne enchaîne les rencontres étranges, la suite de l'aventure prend un certain temps à suivre le même enchaînement pour la rencontre des cinq sectes qui s'intéressent à l'héroïne. le fonctionnement devient un peu automatique et il y a là clairement des pages qui auraient pu sauter sans perdre tant d'informations utiles.

Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu n'est donc pas un roman exempt de défauts, c'est sûr, mais dans le genre, c'est à tenter, rien que pour passer un bon moment de détente.

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Tout d'abord, merci à BABELIO et à la collection J'AI LU. C'est toujours agréable de recevoir un livre dans le cadre d'une "masse critique".
J'ai bien sûr candidaté pour ce livre en souvenir de mes années "Lovecraftienes" en anticipant une nouvelle dans le "style de". L'approche choisie par l'auteur est différente et j'ai été agréablement surpris.
Cette lecture m'a permis comme je l'espérais de réviser mon "CTHULHU" et de me souvenir de mes lectures en ce domaine.
Ceci étant, j'ai eu un peu de mal à accrocher au personnage principal et à l'ambiance du livre.






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Ahaimgr'luhh llll ehye ngnah ymg' ahornah, Ahogog ot mgepnah ah llll c' l' mggoka'ai. Ye'bthnk shugothnah gently ph'nglui block ye'bthnk. llll ng cart mgepch'nglui'ahog. H' h' epgoka ph'nglui ng fired. A uh'eog ahuh'eog ph'nglui yah'or'nanahh, n'ghftorog ah'ehye mgepah yeeogog y'or'nahh mgepog. H' mggoka s'uhnog.

Gn'th'bthnkor fm'latghnah yogfm'log. Uh'eaglnah mgepah seized naIIII mgehye'bthnk ephaifreeze ahhai mgfm'latghnah llllw'nafh. Mgahnnn mgng ch'nglui'ahog Gokln'gha nilgh'rinah C' l' mgr'luh

Et si vraiment Cthulhu existait ?
Comme le disait Bakounine, ce Camarade Vitamine, il faudrait s'en débarrasser !

Et encore un roman autour de Lovecraft. Pas une semaine, sans une sortie ou future sortie d'un roman, essai, mise au point sur Lovecraft et sa bande de monstres indicibles. le Gaviscon n'arrive même plus à soulager mon indigestion, et voilà qu'un certain Karim Berrouka que je suis depuis son premier cri (Houlala) se met de la partie. Mais je l'aime bien Karim, il m'avait fait rire malgré ma détestation des fées, il a hissé le drapeau anarchiste sur la Tour Eiffel et puis cette présentation qui participe à mon ressenti autour de ces sorties littéraires. Alors pourquoi pas ?

Mais en fait, Ingrid ne s'en fout pas réellement de Cthulhu, elle est même très curieuse. Alors malgré ces quidams qui lui racontent des inepties, elle veut voir si ce qu'ils racontent est véridiques.
L'occasion de faire la connaissance avec quatre sectes vouant un culte aux bestiaires monstrueux lovecraftien : on passe de l'American Dagon Scuba Diving Society et ses hommes poissons d'Innsmouth, aux Satanistes de l'amour vouant un culte à Shub-Niggurath et à l'amour libre, sans oublier la DUMF et sa musique dodécacophonique à la gloire d'Azatoth, et les tarés scientifiques misogynes de Jésus Higgs Dieu-Boson Yog-Sothoth. Chaque secte est complètement barré mais croit dur comme fer à leurs croyances, aussi incroyables fut-elle. Une sacré bande de fanatiques attendant le messie depuis des temps immémoriaux, mais qui pourrait bien les surprendre par le fait qu'il ne ressemble pas à ce qu'ils attendaient.

Alors on sourit à quelques blagues et trouvailles, mais une fois les présentations faites, un manque de rythme se fait cruellement sentir. Ingrid se laisse aller, elle s'en fout au fond de ces tarés, et moi lecteur, je m'en foutais aussi de toutes les péripéties qui lui arrivaient. Un gros passage à blanc (200 pages environ) du fait d'une intrigue linéaire et répétitive : elle rencontre un fanatique d'une des factions, part à la découverte de leur "royaume" et revient faire un compte rendu à ses amis.

La fin a tout de même relevé mon intérêt, la satire est plus présente, la critique de la Religion refait surface, les retournements de situation rocambolesques sont présents.
Les titres de chapitres sont souvent très inventif et drôle : Les Buttes-Chaumont hallucinées, L'orgie tombée du ciel, le quantique, c'est fantastique, L'appel du pentacle, Si le chaos m'était conté,...

Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu n'est pas le livre que j'attendais de lire, celui qui aurait bousculé avec plus de verve et de satire les mythes et légendes de Lovecraft, même si quelques fulgurances sont à notés de ce côté. Dans son interview sur ImaJ'nèr, il dit qu'il aime s'emparer d'un sujet pour en apporter une approche décalée dans les archétypes, pari réussi pour ses précédents titres, un peu moins avec ce roman. Peut être l'amateur éclairé trouvera des allusions aux oeuvres du raciste qui ne m'ont pas interpelé.

Au final, un excellent début et une fin épatante, ce qui n'est pas si mal.
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Lovecraft est à l'honneur depuis l'année dernière, sans doute pour commémorer le centenaire de sa mort en 1937 (en mathématiques non euclidiennes, le compte est bon, t'inquiète). Ou pas. Enfin pas plus que d'habitude. Voilà des décennies qu'il sort chaque mois des rééditions, des essais, des hommages, des pastiches, beaucoup de pillages inavoués… Ce type, plus pompé que Félix Faure, a fait couler autant d'encre que toutes les seiches du monde réunies.
Parmi les sorties récentes, Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu. J'avais hésité sur le moment, craignant une énième parodie foireuse. Si j'étais une balance, je te dirais que l'avis d'Anthelme Hauchecorne m'a convaincu de tenter le coup. Mais comme je suis Scorpion… euh… ben pareil, c'est lui le coupable ! Avec la machine à écrire dans la véranda. Mais laissons le docteur Lenoir reposer en paix et revenons à nos moutons aquatiques.


Pour les adeptes de la version courte, Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu est un bon bouquin, qui m'a donné envie de lire les autres ouvrages de Karim “Ludwig von 88” Berrouka. Voilà, merci, au revoir messieurs-dames.


A qui s'adresse ce bouquin ? Pas aux fans invétérés de Lovecraft qui pousseront des cris d'orfraies en voyant le Mythe de Cthulhu tripatouillé sur le mode humoristique. Sacrilège, pas touche, gardons HPL momifié dans la naphtaline, la secte des gardiens du temple veille au grain. Ils en ont un, de grain, c'est sûr.
Alors qui d'autre ? Là, je joue la carte La Palice qui me donne un bonus de +3 contre les évidences : vaut mieux avoir lu Lovecraft avant de se lancer dans Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu. Sinon je ne vois pas comment capter toutes les références qui émaillent le texte. Idem pour profiter à fond du décalage entre l'univers cthulhien originel et la version de Berrouka.
Pour autant, ce n'est pas non plus une nécessité absolue. D'une part, beaucoup de gens qui n'ont jamais mis le nez dans Lovecraft ont quand même une vague idée du bonhomme, de ses oeuvres, de ses thèmes et de ses créatures. Ou, à défaut, un contact indirect tant le gars a inspiré de monde, de Stephen King à Cradle of Filth en passant par Metallica, Giger, Captain Iglo ou encore John Carpenter. D'autre part, le roman ne se limite pas à une blague entre initiés, plus hermétique aux néophytes que la collection Tupperware intégrale. Il constitue un tout en soi qui ne te plantera pas sur la jetée pour voyager sans toi. Tu te glisseras sans peine dans les pompes d'Ingrid, celle qui n'y connaît rien à Cthulhu. Bon par contre, faut être honnête, tu perdras beaucoup niveau allusions, clins d'oeil et références. M'enfin, c'est un texte ouvert, une porte – et Berrouka s'y connaît en huisserie –, une façon décontractée d'aborder le Mythe avant d'explorer la source plus en profondeur (en faisant gaffe à ne pas être aspiré par l'abîme…).
Dans tous les cas, sens de l'humour obligatoire. Si les versions alternatives et déjantées – au hasard Les zinzins d'Olive-Oued (Terry Pratchett) ou le songe d'une nuit d'octobre (Roger Zelazny) – te filent de l'urticaire, passe ton chemin.


La première chose qui m'a frappé, c'est le coin du livre quand il m'est tombé sur le pied. La seconde, c'est que Berrouka ne fait pas du Lovecraft. Enfin, dans un sens, si. Les grandes figures du panthéon (Dagon, Shub-Niggurath, Nyarlathotep, Azathoth, Yog-Sothoth), les créatures (profond, shoggoth, fungi…), les lieux mythiques (Kadath, R'lyeh, Innsmouth, plateau de Leng…), tout le tremblement estampillé made in Providence y passe. Mais Berrouka ne re-fait pas du Lovecraft dogmatique. Et tant mieux ! Déjà, parce que les épigones d'HPL ont pondu du pastiche au kilomètre, le plus souvent sans grande imagination. Maintenant, ça va, merci, je vous demande de vous arrêter. Et puis surtout, la démarche n'aurait aucun intérêt, Lovecraft l'ayant menée à terme en son temps.
Du neuf avec du vieux mais pas que. Berrouka déconstruit le Mythe érigé en canon. Une entreprise kaamelottienne dans l'esprit, avec réappropriation et réécriture du matériau. Et beaucoup de dérision aussi. Pourquoi se casser la nénette à vouloir coller au corpus originel alors que l'imaginaire permet TOUT ? Ce serait dommage de miser trois fifrelins quand la règle autorise le no limit.


Style moderne pour commencer. Au revoir passé simple, personnages qui parlent comme des bouquins, archaïsmes et tournures littéraires ampoulées comme une rangée de spots. le style Lovecraft, daté, a fait son temps. Et encore, style… Entre les mains d'un autre, il aurait été lourdingue, seule sa puissance d'évocation le sauve. ‘Fin bref, le roman de Berrouka est écrit en français courant. du qu'on comprend parce qu'on le pratique, du qui te parle direct.
Je ne vais pas détailler la déconstruction, parce que j'ai autre chose à glander que recopier le texte en entier. Un exemple qui peut avoir l'air anodin, le héros est une héroïne. Aujourd'hui, qu'une nana vive des aventures hors d'une cuisine ou d'une nursery coule de source. Dans les années Lovecraft (1917-1935), la chose est beaucoup moins évidente… à plus forte raison pour lui, qui s'y connaît autant en femmes que moi en théorie des cordes. La place qu'il leur accorde dans ses récits oscille entre nulle et anecdotique.
Même chose pour l'humour. IRL comme dans la fiction, Lovecraft, c'était pas Jo le Rigolo. Celle qui blablabla est loufoque. Pas en mode parodie pataude et humour pouet-pouet mais sur un ton de dérision constante, qui joue beaucoup du second degré et du décalage.


Le réveil d'un Grand Ancien fout les jetons dans une ambiance lovecraftienne classique. A raison d'un jet de SAN toutes les deux pages, tu tombes vite à court de santé mentale. Et en même temps… Les discours des sorciers-nécromants-sicaires, sortis de leur contexte d'origine et transposés à notre époque, sonnent très barjots illuminés, complotistes défoncés à la colle, gourous de secte déjantés qui ont fini par croire à leurs propres bobards. A se demander de quel forum ou asile ils se sont évadés. Je sais que tu as pensé Arkham Asylum, inutile de me mentir.
Seule certitude, on rencontre les mêmes en vrai dans notre monde à nous, cf. les grands malades millénaristes en 1999 et les azimutés de 2012. Il ne se passe pas une journée sans qu'un dingo ne prédise l'apocalypse pour demain, après-demain ou dans un an ou n'importe quand, on s'en cogne du moment que ça buzze. (Au passage, j'en profite d'ailleurs pour annoncer que l'armageddon aura lieu le 30 février 2027, n'hésitez pas à abandonner vos biens matériels à ma secte de la Banane Flambée du Dernier Jour. Dieu vous le rendra… moi, c'est moins sûr.)
Tu l'auras compris, le roman n'est pas innocent et offre quelques piques satiriques bienvenues. Que ce soit dans la peinture, la musique, la science, le sexe, les prophètes et adeptes farfelus qu'on rencontre dans le récit n'ont rien à envier à ceux de la réalité. Ces frappadingues qui se croient obligés de coller de la spiritualité dans tout et trouveraient une dimension mystique jusque dans une soupe à l'oignon. Comme s'il fallait tout sacraliser, tout élever à une dimension cosmique (et par contrecoup inhumaine). Avec en bout de course, du dogmatisme à fond les ballons et les conflits qu'impliquent des positions inconciliables.


Une découverte intéressante, un récit farfelu, une très bonne connaissance du Mythe, une capacité rare à le remodeler, Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu apporte un vent de fraîcheur… Ah zut, on avait dit “pas de formule cliché”. Hum… Sa pierre à l'édifice ? Nan, même avec du cyclopéen par-dessus, ça ne sonne pas mieux. Quoi que ce soit, Berruka l'apporte (jeu de mot inside).
Un bouquin salutaire qui change des horreurs indicibles et des senteurs marines nauséabondes.
Lien : https://unkapart.fr/celle-qu..
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Lorsque j'ai vu qu'un nouveau Karim Berrouka était sorti et qu'en plus il s'attaquait au grand mythe de Cthulhu, je n'avais qu'une hâte: retrouver l'univers délirant de cet auteur.
Ingrid menait une vie tranquille, enfin surtout depuis que son ex Tugdual avait disparu de la circulation. Malheureusement elle semble attirer tous les cinglés de la création qui la prennent pour le centre du pentacle et qui lui attribuent un rôle majeur dans le retour de Cthulu et éventuellement la fin du monde. A partir de là, entre la DGSE qui se pose beaucoup de questions et les cinq factions qui ne souhaitent pas abattre leurs cartes trop rapidement, Ingrid qui ne connaissait Cthulhu que de nom se retrouve obligée de lire en accéléré les romans de Lovecraft pour se faire une idée plus ou moins claire de ce qui lui tombe dessus.
Avec un oeil neuf et un esprit cartésien, Karim Berrouka nous fait revisiter un grand classique de la littérature fantastique. Un grand moment de plaisir décalé.
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N'ayant jamais lu les précédents ouvrages de Berrouka, il m'avait cependant fait bonne impression aux Utopiales deux années de suite. Aussi étais-je ravie en voyant que j'allais devoir chroniquer son petit dernier.

Le début m'a beaucoup plu, j'ai bien aimé le caractère d'Ingrid, son rapport pragmatique à la vie et ses premiers contacts avec les bizarreries lovecraftiennes. Puis c'est devenu long, très long pour moi, si bien que j'ai eu du mal à avancer. Ses rencontres avec les factions m'ont beaucoup lassée. Mais le style et l'idée restent excellents, c'est indéniable ! Je reste curieuse de lire d'autres textes de Karim Berrouka.
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Revoici Karim Berrouka, chanteur du groupe punk rigolo Ludwig von 88, qui s'attaque cette fois au Mythe de Cthulhu. Il nous présente son héroïne, Ingrid Planck qui va découvrir être la seule constante dans un univers délirant. En effet, cette trentenaire parisienne typique est contactée par cinq factions « cultistes » qui veulent soit détruire le Grand Cthulhu soit provoquer son retour.
Suite à une sorte de blague cosmique, notre pauvre Ingrid se retrouve Centre du Pentacle et chaque fois qu'elle sort de chez elle rencontre des mecs complètement fracas. La voilà donc contrainte d'écouter les élucubrations des Adorateurs de Dagon (dont l'église se trouve confronté à un schisme) ou des laudateurs de Shub-Niggurath. Et pendant ce temps, le Grand Cthulhu attend en rêvant depuis bien trop longtemps.
En dépit d'un côté un peu redondant dans les premiers chapitres (L'héroïne voyage et rencontre des cultistes toujours plus frappadingues), CELLE QUI N'AVAIT PAS PEUR DE CTHULHU constitue un roman amusant et efficace qui remet un peu d'humour dans un univers lovecraftien de plus en plus encombré. Jacques Finné disait déjà, voici 40 ans, « le mythe de Cthulhu est aujourd'hui devenu aussi monstrueux que le dieu qui lui donne son nom ». Que dirait-il aujourd'hui devant la profusion d'oeuvres estampillées du Grand Ancien Endormi ? Comme disent les critiques sérieux, CELLE QUI N'AVAIT PAS PEUR DE CTHULHU est donc un livre « nécessaire », afin de délirer un peu entre deux bouquins (trop ?) sérieux se référant à Lovecraft. Ici, les références sont nombreuses et le lecteur adepte du Vieux Gentleman de Providence s'amusera à les référencer.
L'humour, pour sa part, fonctionne de belle manière, en particulier pour les différentes sectes aux pratiques improbables : les hippies partouzeurs de la Chèvre aux Milles Chevreaux (pire que les allumés de Krishna, ne manque que la paix l'amour la liberté et les fleurs), l'Eglise du Christ quantique Higgs Boson, les anti mélomanes vénérant Azatoth (« Tout pour le trash ! »), les Profond de l'American Dagon Scuba Diving Society, etc. Karim Berrouka en profite pour se moquer de toutes ces religions aux croyances ridicules et à leur improbable Messie. Les titres de chapitre sont, eux aussi, référentiels et bien trouvés. Bref, CELLE QUI N'AVAIT PAS PEUR DE CTHULHU ne se moque pas de son sujet mais le traite avec la dérision nécessaire, sans – heureusement - verser dans la parodie à gros sabots (dans le style des illisibles LORD OF THE RINGARDS) où trois jeux de mots foireux font office de comédie trop drôle (ou pas).
On fait donc gaffe aux Anciens (« ils font trembler la terrer, font déborder la mer'), on apprécie le style efficace, travaillé mais sans lourdeur (là aussi pas la peine d'essayer de copier HPL, les phrases boursouflées il faisait ça très bien mais ceux qui ont tenté de l'imiter ce sont bien vautrés) et des descriptions convaincantes parfois carrément lyriques voire poétiques, comme quoi la déconnade c'est sympa mais sur 400 pages mieux vaut garder quelques cartouches en réserve pour le grand final façon Horreur Cosmique.
Un bon moment à conseiller particulièrement aux amateurs d'HPL qui n'en peuvent plus des copies faisandées des récits de Lovecraft (ou Derleth).


Et pis Hou-là-là!

Na.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Bon d'accord je l'ai pas encore lu....Je l'ai offert à mon ami qui est un grand fan de Lovecraft et donc de la bête....Il a adoré, il s'est éclaté à la lecture, de l'humour dans une prose à la Lovecraft, pour les inconditionnels un bon moment de lecture.
Moi j'attends qu'il me le passe, car je l'avoue....j'ai un peu de mal avec son style...Et j'ai même pas peur :-p
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Karim Berrouka n'est pas seulement le chanteur et parolier de Ludwig von 88, il est également écrivain depuis 2002. On lui doit notamment l'excellent le Club des punks contre l'apocalypse zombie. Et comme Karim Berrouka a le vent en poulpe en ce moment, j'ai eu envie de lire son dernier roman, toujours chez ActuSf. du Cthulhu à la sauce Berrouka, cela promet une bonne dose d'humour et de second degré. En plus, si vous suivez ce merveilleux blog, vous connaissez mon amour pour le grand Cthulhu. le livre avait donc tout pour me séduire.

Ainsi me voilà partie pour suivre les aventures trépidantes d'Ingrid, une trentenaire bien dans ses baskets et dans sa vie parisienne. Ingrid vit sa petite vie, tranquillement en allant de boulot en boulot via une agence d'Intérim et en sortant avec sa meilleure amie Lisa. Aussi, quand un inconnu l'aborde dans le métro en commençant à lui parler de choses étranges, de pentacle, d'un monstre vert puant la vase à plein nez, Ingrid commence à douter fortement de la santé mentale de ce monsieur. Puis, peu à peu, les évènements bizarres s'enchainent autour d'Ingrid, attisant sa curiosité.

La confrontation entre deux mondes totalement opposés, celui d'Ingrid fait de sorties, petits boulots et soirées entre amies, et celui des adorateurs de divers dieux anciens offre des situations très amusantes avec beaucoup de second degré. le début du roman est vraiment excellent et très drôle. le style de Karim Berrouka convient parfaitement au ton du roman, il est percutant, incisif et plein de subtilités. On se laisse très facilement prendre au récit grâce à la plume de l'auteur qui nous met tout de suite dans le bain que l'on partage avec Cthulhu.

Ingrid va se trouver emportée dans une aventure rocambolesque et poulpesque plus ou moins malgré elle. Les péripéties et les voyages s'enchainent au gré des découvertes d'Ingrid sur la prophétie à laquelle elle est liée. Cinq factions sont impliquées dans cette prophétie et chacune a un rapport avec un grand ancien différent. La faction en lien avec Shub-Niggurath offre des passages savoureux au roman. La découverte de chacune des factions par Ingrid est plutôt cocasse, avec la vision de l'héroïne pleine de sarcasme par rapport à tous ces fanatiques. Ingrid voit à chaque fois le bon côté des choses dans ce qui lui arrive, après tout cela lui permet de voyager et découvrir de nouveaux endroits, elle n'a pas peur de ce qui lui arrive, d'où le titre du roman.

Après un début sur des chapeaux de roues, le roman s'essouffle un peu au milieu avec la prise de conscience d'Ingrid de la réalité de tout ce qui lui arrive. Cependant, la fin regagne en puissance en alliant surprises et rebondissement inattendus. le roman oscille ainsi entre amusement, dérision et surnaturel. Karim Berrouka change complètement d'univers après s'être intéressé au fées, puis aux zombies, il s'attache à décrire le mythe de Cthulhu et il fait preuve d'une connaissance impressionnante de la mythologie de Lovecraft. Point plus que notable, Karim Berrouka a pris soin de prendre une femme comme personnage principale. Ce qui est d'autant plus à souligner quand on connait le peu d'importance qu'avaient les femmes chez Lovecraft. La faction de la physique quantique rejoint d'ailleurs Lovecraft sur ce point, en allant encore plus loin ce qui n'est pas peu dire !

Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu est donc un très bon roman avec beaucoup de dérision, de situations cocasses, une héroïne à la forte personnalité, servi par un style incisif et plein d'humour. Karim Berrouka se réapproprie la mythologie de Lovecraft pour la servir à sa sauce complétement décalée et nous fait passer de très bons moments de lecture.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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