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Critique de boudicca


Fées, weed et guillotines... Avec un titre pareil, inutile de préciser que Karim Berrouka entend à nouveau jouer la carte de l'humour comme il avait déjà pu le faire avec son recueil de nouvelles à l'appellation toute aussi déjantée (« Les ballons dirigeables rêvent-ils de poupées gonflables »). Et de ce point de vue là nous sommes parfaitement servi, l'auteur nous proposant un mélange de féerie, d'histoire et de polar, le tout dans une ambiance complètement timbrée. Jugez plutôt : le récit nous amène à faire la connaissance d'une certaine Jaspucine, fée en mission dans le monde des hommes pour le compte de sa Reine qui lui a confié l'ardue mission de retrouver l'un de ses marmots. Et comme la dite fée a déjà sacrement merdé lors de sa précédente enquête jusqu'à finir décapitée sous le nom de Charlotte Corday en 1793, autant dire qu'elle a plutôt intérêt à ne pas foirer sur ce coup-ci. Pour l'aider, une équipe de choc constituée d'un détective privé à l'esprit plutôt vif, d'un agent d'un service de police spécialisée dans les crimes bizarroïdes, d'une brute épaisse, et (le meilleur pour la fin) d'un intello n'ayant aucune expérience du terrain mais particulièrement efficace dès qu'il est question de faire usage de son cerveau. Pas de quoi s'ennuyer, pensez-vous, malheureusement une fois la surprise des cent premières pages passées c'est pourtant bien ce qui guette le lecteur.

Malgré toute la bonne humeur et l'enthousiasme de l'auteur, j'avoue ainsi être ressortie très mitigée de cette lecture qui, sans être dénuée de quelques qualités, souffre cela dit d'un certain nombre de défauts dont il est difficile de faire abstraction. Parmi les points positifs : les personnages (barrés à souhaits), les dialogues (mordants et plein d'humour), et les passages consacrés à la Révolution française qui, bien que ne donnant pas beaucoup de détails, constituent une étape intéressante du roman sur laquelle j'aurais apprécié que l'auteur s'attarde davantage. Car au-delà des qualités évoquées, ce qui pêche avant tout dans ce récit, c'est l'intrigue. Ça part dans tous les sens, les rebondissements se révèlent souvent chaotiques, les révélations tombent parfois à plat, bref, si le cadre et les personnages mis en scène par l'auteur ne manquent pas de charme, le récit, lui, peine à captiver. C'est d'ailleurs d'autant plus dommage que Karim Berrouka avait déjà mis en scène les personnages du roman dans une autre nouvelle publiée récemment dans une anthologie consacrée à la légende arthurienne (« Lancelot ») qui, elle, s'était révélée très réussie. Un mot, pour finir, concernant la plume de l'auteur qui, bien que faisant souvent mouche, en arrive parfois à devenir un peu lassante, la faute à des métaphores ou des parallèles hasardeux et surtout beaucoup trop répétitifs.

Avec « Fées, weed et guillotines », Karim Berrouka signe un roman déjanté, à mi chemin entre le polar et le conte de fée qui, malgré d'indéniables qualités, ne sera pas parvenu à me séduire. Dommage, car certaines des idées de l'auteur ne manquent pas d'attraits, ni ses personnages d'intérêts.
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