" INTRODUCTION
Au milieu de la foule des apaches, des voleurs, des déclassés de tout ordre et de toute catégorie, il se trouve des malheureux qui attirent plus particulièrement notre pitié.
Ils ne se sont rendus coupables d'aucune faute; on ne peut leur reprocher aucun fait précis, positif; ils n'ont pas agi contre la société. Ils n'ont pas cherché à lui nuire, et cependant la société les arrête et les mène devant ses tribunaux, parce qu'ils ont contre eux la réunion de ces trois circonstances : ils n'ont pas de domicile certain, ils n'ont pas de travail, ils n'ont pas de ressources. C'en est assez pour les faire considérer comme dangereux, comme manifestant des tendances nettement antisociales; et cela les conduit à la prison, dont ils deviennent bientôt, par la force des choses, les hôtes assidus.
(...)
Puisse cette étude réveiller au Parlement le désir de discuter les lois proposées en vue d'arrêter l'essor du vagabondage; il n'est vraiment plus digne, cent ans après la Révolution, d'avoir encore à Paris une nouvelle cour des miracles ! "