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Critique de Cigale17


Derrière le rideau, Simone Signoret et Yves Montand est le premier ouvrage d'une nouvelle collection, Dyade, qui présentera en BD des « couples ayant marqué les esprits par leur engagement politique, leur créativité, leurs succès et leurs échecs, leurs forces et leurs faiblesses » nous explique-t-on sur le site des éditions Steinkis. On doit ce tome à Xavier Bétaucourt (scénario) et Aleksi Cavaillez (dessin). La mise en situation est brutale puisqu'il s'agit de la sanglante répression de l'Armée rouge contre les Hongrois qui manifestaient pacifiquement à Budapest, entre autres contre les arrestations arbitraires, en octobre 1956. La répression s'étendra rapidement dans tout le pays avec le soutien de l'armée et du nouveau gouvernement hongrois. Montand et Signoret, compagnons de route du PC depuis longtemps, vont maintenir la tournée du chanteur prévue en URSS et dans des pays satellites malgré de nombreuses oppositions et le choc que leur procure ce sanglant coup de force. Plusieurs autres désillusions les attendent…
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Le communisme a suscité un tel espoir parmi les intellectuels et les artistes français, comme d'ailleurs parmi une importante frange de la population, que beaucoup veulent croire à une erreur de la part des Russes et du Politburo. La BD relate cette tournée qui marquera profondément les deux artistes, tant par ce qu'ils découvrent au fil de leur voyage en URSS et dans les pays frères que par la franche hostilité que leur décision suscite en France avant leur départ et à leur retour. Au cours de son voyage, le couple prendra conscience qu'on le manipule. Signoret se montre à ce sujet plus rapidement lucide que Montand.
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J'ai apprécié l'histoire que nous présente Xavier Bétaucourt qui n'édulcore pas les événements. le mauvais caractère de Montand et ses infidélités sont abordés sans détour ainsi que les disputes du couple. La condescendance de Signoret la rend franchement antipathique à au moins deux reprises. Les petites lâchetés et les compromissions des uns et des autres, sur place ou en France, ressortent épisodiquement dans la narration ; l'hypocrisie et la duplicité des gouvernements des différents pays parcourus aussi. J'avoue avoir parfois éprouvé des difficultés à mettre un nom sur certains des personnages. Je n'ai pas été séduite par le dessin d'Alexis Cavaillez. Toujours en noir et blanc, dans une mise en page très classique, il insiste assez peu sur les décors et présente essentiellement des personnages, mais j'ai parfois eu du mal à les reconnaître quand ils reviennent d'une case à l'autre.
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Je voudrais remercier Babelio et les éditions Steinkis pour ce livre reçu à l'occasion d'une masse critique privilégiée. D'autres ouvrages de la même collection sont déjà annoncés : Jean Cocteau & Jean Marais, Simone de Beauvoir & Nelson Algren, Albert Camus & Maria Casarès, etc., de belles découvertes en perspective.
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