AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de choupynette


Dans un train qui la mène vers Marseille, la narratrice (l'auteure) voit entrer dans son compartiment un homme relativement âgé, puis une jeune fille. Réticente, elle ne veut pas que la conversation s'engage. Elle est perdue dans ses pensées amères sur son exil d'Algérie, suite aux horreurs perpétrées par les Islamistes dans les années 90. Son pays sera-t-il jamais libéré du sang et des massacres? Dira-t-on autre chose que "c'était un beau pays"?

Puis, au fil de la conversation hâchée qui s'établit dans ce compartiment, il s'avère que l'homme était stationné dans le village où le père de la narratrice était instituteur...

Alternant récit du voyage dans le train et souvenirs du militaire lorsqu'il était en Algérie, Maïssa Bey retrace avec beaucoup de pudeur, mais avec lucidité, la fin tragique de son père, victime des interrogatoires et de la corvée de bois. Un père dont elle n'a presque aucun souvenir. Juste une photo.

Un texte très fort, qui à travers trois personnages "typiques" évoque la guerre d'Algérie, ses conséquences sur les individus, bourreaux ou victimes, et les séquelles qui persistent, des dizaines d'années plus tard. Lui, c'est le militaire, pris malgré lui dans l'engrenage, qui n'approuve pas, loin de là, mais qui doit "obéir". Elle, la fille orpheline d'un instituteur résistant, exilée à cause des Islamistes. L'adolescente, enfin, petite-fille de Pieds noirs, dont le grand-père ne parle jamais des "évènements", et qui ne sait donc pas de quoi il retourne.

Un court texte, prenant et qui ne tombe pas dans le pathos ou l'accusation, la revanche. Un livre d'une grande pudeur à lire, et à mettre entre toutes les mains.
Lien : http://ya-dla-joie.over-blog..
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}