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Critique de kielosa



En mars 2017, à peine débarqué sur Babelio, j'ai rédigé une chronique de l'oeuvre autobiographique de Fatima Bhutto, qui y est passée virtuellement inaperçue. Il est vrai que sur notre site, à cette époque, je ne comptais que très peu d'ami(e)s.
Je crois que s'il n'y avait pas eu la regrettée Claire Gérard qui m'a poussé à persévérer, j'aurais dit adieu à Babelio.
Je viens de relire ma critique et j'estime que la jeune Fatima mérite une seconde chance avec "Le chant du sabre et du sang". Il s'agit d'une oeuvre émouvante et honnête et d'un témoignage qui donne une excellente idée des moeurs politiques très particulières dans cet énorme pays, le Pakistan, que nous connaissons cependant si peu.

Voici donc mon billet du 29 mars 2017, légèrement modifié.

Quel bilan tragique pour la pauvre Fatima (35 ans). Ont été assassinés : son grand-père, Zulfikar Ali - 4e Président du Pakistan - en 1979 ; son oncle, Shahmawaz, en 1985 ; son père, Murtaza 'Mir', en 1996 et sa tante, Benazir Bhutto - Premier ministre - en 2007.
À travers la biographie de son père, Fatima Bhutto évoque l'histoire de son pays, faite de bruit et de fureur, pour paraphraser William Faulkner. Ou de violence et de corruption. le titre de l'ouvrage de Husain Haqqimi "Pakistan Between Mosque and Military" (Le Pakistan entre mosquée et armée) est à ce propos très révélateur.
L'ampleur de la corruption défie l'imagination. Par exemple, le veuf de Benazir, Asif Zardari, se vantait, en 2009, de jouir d'une fortune de quelque 1,8 milliard de dollars. Ce qui n'a nullement empêché 'Mister Ten Per Cent' (comme on l'a surnommé) à devenir le 11ème président du pays, de 2008 à 2013 !
Fatima accuse également son oncle Asif d'avoir commandité l'assassinat de son père. Bien entendu ce triste personnage a été lavé en haut lieu de tout blâme. 
C'est surtout le pouvoir néfaste de l'armée et ses services secrets qui rend le Pakistan ingouvernable et qui fait qu'il y règne l'arbitraire absolu. Sans oublier le double jeu de ces gentlemen en Afghanistan !

Parallèlement à cet ouvrage, Fatima Bhutto a publié, en 2013, "Les lunes de Mir Ali" (en version originale : "The Shadow of the Crescent Moon", ce qui donne en Français 'À l'ombre du croissant de lune' et que je trouve nettement plus symbolique comme titre).

Pour compléter vos lectures, je peux vous conseiller l'ouvrage d'Éric Raynaud "Jusqu'au bout du destin Benazir Bhutto". Une biographie de sa pauvre tante, assassinée en décembre 2007, que je compte critiquer prochainement.
Ainsi que de James Wynbrandt "A Brief History of Pakistan " et de Gilles Boquérat "Le Pakistan en 100 questions", ouvrage duquel mon amie Bookycooky sur Babelio a fait tout récemment une superbe chronique.

Et dire que le père fondateur du pays, Muhammad Ali Jinnah (1876-1948) ait déclaré en 1944 : "Aucune nation ne peut arriver à la gloire, sauf si vos femmes sont à votre côté".
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