Histoire de l'érotisme : De l'Olympe au cybersexe

Notre âge technologique et consumériste brouille les lignes de partage entre une pornographie de masse qui alimente le commerce numérique, une exploitation publicitaire du désir sexuel à la solde de l'industrie et ce que pourrait être un véritable érotisme, vecteur de culture, de liberté collective et d'épanouissement individuel.

[Éros Contemporain]

Il faut attendre 1990 pour que l'Organisation mondiale de la santé supprime l'homosexualité de la liste des maladies mentales.

[Éros Contemporain]

Les dernières décennies du XXe siècle avaient connu les débuts de l'érotisme communicationnel sous la forme du Minitel rose et des premiers sites érotiques sur Internet. Depuis, le cybersexe est devenu un marché vital pour ces nouvelles industries culturelles de masse : 35% des téléchargements sur Internet sont liés à des contenus pour adultes et ces transactions ont généré près de 3.5 milliards de dollars en 2007. Actuellement, 90 dollars sont dépensés chaque seconde sur les sites érotiques ou pornographiques, qui représentent 13% des sites Internet.

[Éros Contemporain]

C'est la fin du X en salle. Des deux cents cinémas X qui prospéraient en 1975, il n'en reste plus qu'un seul en 2001, Le Beberley, à Paris.

[Éros Contemporain]

Mais, avec neuf millions de spectateurs en France, cinquante dans le monde, et dix ans de présence ininterrompue à l'écran sur les Champs-Élysées, c'est Emmanuelle, l'adaptation du roman d'Emmanuelle Arsan par Just Jaeckin en 1974, avec Sylvia Kristel dans le rôle de la brulante héroïne, qui remporte un succès inégalé pour un film érotique interdit aux mineurs.

[Éros Contemporain]

En 1962, Stanley Kubrick met en scène Lolita : on lui inflige de telles coupures que le cinéaste considère que son film est défiguré et déclare qu'il aurait préféré ne pas le tourner.

[Éros Contemporain]

En 1954, sous le nom de Françoise Sagan, une jeune fille de dix-huit ans scandalise et fait un succès avec Bonjour tristesse, qui vante les charmes de la vie oisive et du plaisir sexuel ; la même année, une certaine Pauline Réage crée l'évènement avec Histoire d'O, un récit sado-masochiste publié par Jean-Jacques Pauvert (...).

[Éros Contemporain]

Mais la fin de siècle découvre aussi les charmes interdits de la préadolescente offerte nue au regard des hommes : la petite Salomé qui, de Flaubert à Wilde, de Gustave Moreau à Klimt et à Mallarmé, incarne l'érotisme d'une nouvelle figure vertigineuse : la femme-enfant fatale, la nymphette qui attire et qui tue, Lolita.

[Éros Moderne]

Publié en 1760, et sans cesse réédité jusqu'en 1905, L'Onanisme, du médecin helvétique Tissot, dresse un bilan terrible des risques encourus par le masturbateur, promis à une perte rapide de toutes ses forces vitales et à une mort lente et douloureuse.

[Éros Moderne]

L'Empire met fin à ces débordements et fixe les acquis de la Révolution au bénéfice d'une classe sociale, la bourgeoisie, dont la morale s'institutionnalise en termes juridiques dans les Codes (civile, 1804 ; pénal, 1810) : "l'outrage à la religion et aux bonnes mœurs" sera désormais l'arme du combat rigoureux contre toute audace. Livres licencieux et images obscènes sont emprisonnés dans l'"Enfer" des bibliothèques.

[Éros Moderne]