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Critique de denisarnoud


Olena, une jeune Ukrainienne a traversé les frontières sans papiers pour assurer à sa famille un avenir meilleur. Pour assurer des conditions de vie décentes à sa fille, restée chez sa grand-mère au pays, elle a dû se séparer de son mari parti trouver du travail au Portugal. Après de nombreuses péripéties, elle se retrouve en France où, malgré sa situation, elle est employée à la Moisson, une maison de retraite qui s'occupe particulièrement bien des ses pensionnaires. Mais la peur est toujours là ! La peur d'être contrôlée, d'être renvoyée en Ukraine. Malgré cette peur, malgré cette peine qui l'étreint constamment, Olena sourit.

"L'homme la croise, lui sourit et poursuit son chemin. Olena, soulagée, avale une longue goulée d'air frais. Peut-être cet homme-ci l'a-t-il trouvée jolie... Peut-être son sourire ne cachait-il rien d'autre. Dommage de devoir toujours se méfier mais la rue est un danger et les inconnus sont une menace, alors elle presse le pas, encore."

Olena a trouvé du travail à la Moisson (elle y fait le ménage et s'occupe des pensionnaires) mais pas seulement. Elle y a trouvé un ersatz de famille, un peu de réconfort dans sa vie si douloureuse loin de la sienne, de son mari, de sa fille. Elle y évolue au milieu de patrons bienveillants et de retraités qui l'adorent. Elle y a fait la connaissance de Lydie, la plus âgée, modèle de gentillesse et de sagesse, d'Henriette, femme simple (ancienne mercière) et droite et de Flora qui aurait été une danseuse de talent et qui passe son temps à s'en vanter. Les deux dernières ne cessent de se crêper le chignon, leurs différends étant exacerbé par le fait que Quentin le petit fils d'Henriette, et Stéphanie, la petite fille de Flora sont amoureux et vont finir par se séparer. Voyant leurs petits enfants malheureux, elles vont bâtir le projet commun de les réunir, mais pour cela il faut aller trouver Stéphanie partie au Portugal. Avec l'aide de Lydie qui fournit l'appui financier, et d' Olena la conductrice, elles vont donc mettre le projet à exécution, en faisant un petit détour par l'Allemagne pour qu'Olena puisse aller chercher sa fille dont le transfert a été organisé par un passeur. Leur aventure, un peu folle est suivie de la maison de retraite par Charles et Théo, les deux chevaliers servants qui attendent leur heure.


Dans ce road novel, les trois vieilles dames, sorties de leur zone de confort vont se révéler à elles-mêmes et aux autres. Les fleurs fanées qu'elles étaient à la maison retraite vont s'épanouir à nouveau à l'engrais (sans pesticide) de l'aventure vécue en commun sur la route des coquelicots. Elles vont reprendre vigueur et couleurs. Véronique Biefnot et Francis Dannemark qui ont écrit ce roman à quatre mains, nous offrent une histoire, pleine d'humanité, de tendresse, d'amour et d'espoir. Un roman plein de poésie qui se lit d'une traite. L'exercice périlleux du roman à quatre mains est réussi avec brio tant le style est fluide. Les apports de l'un et de l'autre se fondent parfaitement pour former ce tout si agréable à lire. Un régal.


"Ainsi font les heures, elles tissent des journées, et les journées se rassemblent pour composer des semaines, des années, des vies. Bien que le temps, au bout du compte, soit une illusion, il fait de son mieux pour remplir la mission que nous lui confions et justifier le fait que nous avons inventé montres et chronomètres : il mesure ce que nous ne pouvons pas mesurer, le miracle d'être vivant."


Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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