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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, format court, avec un recueil de nouvelles : Histoires impossibles, d'Ambrose Bierce.

-Jamais entendu parler. C'est qui, çui-là ?

-Aucune idée*.

Or donc, comme c'est un recueil de nouvelles, je ne puis vous donner de résumé. En revanche, ces textes possèdent les mêmes dénominateurs communs : le fantastique, l'inexplicable, l'épouvante...

-Et l'illisibilité !

-Meuh non, n'exagère pas.

-Ah si. C'est illisible.

-Mais non, rholàlààà. Bierce écrit dans une prose classique, très classique…

-TROP classique… Excuse-moi Déidamie, mais ce style est parfaitement démodé !

-Oui… certes… mais j'aime bien, parce que j'adore les phrases bellement structurées à la façon antique. J'ai buté une ou deux fois sur des constructions, il est vrai, cependant, en analysant un peu, j'ai vite retrouvé mes petits…

-Et on fait quoi si on n'a pas la passion de l'architexture ?

-On peut apprécier la haute qualité des histoires, évidemment !

-Ah non. Je regrette, elles restent très inégales. Et puis on dirait qu'elles sont incomplètes, pas finies, ‘manque quelque chose...

-Oui, je reconnais que certaines de ces nouvelles sont étranges, elles paraissent lacunaires, comme s'il manquait des éléments qui lieraient le fantastique au réel. Je pense notamment aux Yeux de la panthère. D'autres sont aussi amusantes que les histoires qu'on se raconte pour se faire peur. Ce magnifique style classique dont je parlais plus haut est parfait pour faire monter crescendo l'horreur et la terreur des personnages. Et puis, je me sens comme une grande dâme du XIXe siècle qui tient salon quand je lis des textes pareils…

-Moi, je maintiens que certaines histoires sont bancales et décevantes. On commence avec un terrible mystère, et puis le soufflé retombe, comme dans l'histoire de la montre. Je préfère les narrations comme La Vénus d'Ille, où tu choisis ton interprétation, ou comme le cauchemar d'Innsmouth, dans laquelle tu comprends très bien ce qu'il se passe. Et puis, il y a des coquilles.

-Bon, pas beaucoup, notre édition est vieille, aussi… En revanche, une chose est remarquable : l'humour !

-L'humour ?

-Oui ! La plupart des nouvelles sont plutôt dramatiques et finissent mal en général. Pourtant, Bierce trouve le moyen de faire rire en écrivant quelques textes étonnants, qui inversent complètement le bien et le mal. Cela donne des nouvelles à la fois candides et malfaisantes, comme si le mal était innocent et faisait l'objet de perpétuels malentendus. Et c'est tellement gros, cela va si loin dans le déni de la réalité que ces récits de criminels me font m'esclaffer.

-Si t'aimes pas l'humour noir, hein…

-Ah, si tu n'aimes pas l'humour noir ou absurde, effectivement, il vaut mieux s'abstenir. Quoi qu'il en soit, j'ai passé un fort bon moment en compagnie de M. Bierce. Sa prose n'est plus de notre monde, il est vrai, mais j'ai apprécié cette élégance surannée. Je le relirai pour l'admirer à mon aise. »

*Ecrivain et journaliste autodidacte né en 1842 aux Etats-Unis et disparu au Mexique en 1914, et quand je dis « disparu », je veux vraiment dire « disparu ». On ne sait ni quand ni comment ce monsieur est passé dans l'autre monde. Alan Moore vous explique brièvement ce qu'il est devenu dans Providence.
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