Le temps passe plus vite lorsqu'on a des repères.Les repères de Dada étaient ses lunes. La nuit l'esclave rêvait les yeux grands ouverts.
Pourtant penser était le rêve de Yamna. Penser une journée entière. Penser aussi fort qu'elle le voudrai. Imaginer une maison ou rien ne serait désormais enfermé, ne plus craindre ces murs. Ou penser...à les brûler! à incendier la maison entière et le Berbère aussi!
Ce n'est pas pour panser les plaies du passé que je reviens aujourd'hui réveiller ta mémoire, le temps l'a déjà fait. Non, si je veux te conter ton histoire, c'est peut-être, et seulement, pour trouver un sans à la mienne.
Reste que ce lieu dangereux qu'est la terrasse constituante une sorte d'ouverture aérienne sur le monde. Le berbère craignait comme le diable le contact subversif du voisinage; ça se prête au libre-échange de la parole, pire, à la promiscuité. Il ne fallait pas que Yamna se mette à penser.
Elle s'avança vers la porte, le coeur serré Et si le reflet disait vrai? Allait-elle rencontrer des gens différents pour une vie nouvelle?..."C'est de soi-même que l'on peut accédera à ma maison, tu es ta propre porte!" N'était-ce que folle chimère? Vaines paroles de réconfort? Mensonges?
Les livres sont des boîtes à magie, des refuges des esprits. Ta maison te semblera plus vaste, les murs deviendront comme transparents, tu pourras y ouvrir autant de fenêtres qu'il te plaira, de larges baies donnant sur l'horizon. De belles envolées t'attendent...