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Citations sur Foucault et la psychanalyse (25)

Selon Foucault, par cette hypothèse répressive [de la sexualité et aussi dans un espace politique et historique plus ample], on cherchait à faire croire que le pouvoir de la modernité était en fait souverain, centré sur l’appareil d’Etat. Pour lui néanmoins, le pouvoir moderne était disciplinaire, s’exerçait comme microphysique de manière capillaire, atteignant de la sorte les interstices des corps.
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Etant située aux antipodes de la médecine ancienne, la médecine moderne destitue le malade de tout savoir, réservant celui-ci au médecin. […]
De même, la psychanalyse, prétendant détenir tout savoir sur la maladie, serait alors associée à la médecine moderne dans la dépossession de tout savoir sur soi de la part du malade, rejoignant à nouveau ce dont il était question dans le traitement moral : que le psychiatre sait toujours, tandis que le malade ne sait jamais rien à propos de lui-même.
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Dans la tradition de l’Antiquité, il existait une éthique fondée sur le souci de soi et l’esthétique de l’existence, tandis qu’à partir du christianisme, une morale centrée sur la culpabilité comme valeur sera stratégiquement construite en Occident. […]
C’est par cette voie que la psychanalyse s’est inscrite dans le dispositif de l’aveu, ayant alors dans la culpabilité l’un des plus importants de ses opérateurs éthiques. En outre, c’est encore par les chemins de la culpabilité que la sexualité s’est incrustée dans le corps du sujet, comme marque éloquente de son sacrifice moral et érotique. Dire interminablement à un autre ce qui lui passe par la tête serait pour le sujet le plus grand signe de la culpabilité provenant de ses maux sexuels […].
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La lecture du décentrement du sujet promue par Freud et l’énoncé du concept d’inconscient se dédouble inévitablement dans la perte de toute consistance ontologique du sujet. Avec cette perte, on ne peut plus rigoureusement parler de l’existence de celui-ci, mais uniquement de formes de subjectivation. Celles-ci sont réglées par des jeux de vérité, inscrites dans des techniques de soi et les divers champs de la microphysique du pouvoir. […] Bref, c’est la microphysique du pouvoir qui établit les lignes de force dans les interstices desquelles s’ordonnent les jeux de vérité réglés par le savoir.
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Il y a donc ici une liaison conceptuelle toujours précise et rigoureuse, selon laquelle les pôles du savoir et du pouvoir s’articulent organiquement et engendrent le réel des corps des individualités par les processus de normalisation du social.
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La reconnaissance de la finitude en tant que valeur essentielle du discours philosophique dans la modernité implique la critique systématique de toute prétention d’absolu attribuée aux concepts et aux énoncés de la philosophie.
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Si la psychanalyse garde encore le moindre intérêt à poursuivre son interlocution avec le projet philosophique entrouvert par Foucault […], il lui faut questionner carrément l’impératif platonico-socratique de se connaître soi-même, pour pouvoir s’inscrire dans la tradition éthique du souci de soi. Pour cela, cependant, il lui faut repenser l’axiome qui dit que la subjectivité implique l’expérience du renoncement, concevant le langage autrement, comme quelque chose d’inscrit dans le domaine aimanté des relations de force, et qui serait nécessairement marqué par les intensités. Par là, nous pouvons continuer à souligner encore le décentrement du sujet et l’extériorité de la subjectivité d’une autre façon, sans transcendantalismes, en insérant également cette fois le regard dans une structure de pouvoir capable de dépasser l’invariante du stade du miroir […]. Le langage en tant qu’Autre serait aussi remis en question dans cette lecture, étant donné que, comme matrice de jeux de vérité, il serait toujours traversé par les intensités présentes dans la microphysique du pouvoir.
Avec tout cela, il serait peut-être possible d’élaborer une autre modalité de clinique, dont le fondement comprendrait le souci de soi, où les figures du fou […] seraient reprises dans leurs forces de savoir, comme des modalités positives d’affirmation de soi. Ainsi, l’inscription de la psychanalyse dans la tradition tragique serait peut-être possible, si elle rompait ses liaisons dangereuses avec la tradition critique et reconnaissait que l’inconsistance ontologique de la subjectivité -énoncée par Freud avec le concept d’inconscient- était le signe le plus visible de l’expérience tragique qui marque la subjectivité.
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Comme perspective stratégique, nous devons comprendre que le travail théorique [de Foucault] doit toujours atteindre les lignes de force des confrontations qui existent dans l’actualité. Cela signifie que la finalité de ce travail théorique consiste à transformer les relations de force existantes dans un contexte donné, en créant d’autres instruments capables d’agir sur les événements en cours dans l’espace social. […]
Ce que nous pouvons conclure des problématiques choisies par Foucault pour un travail de recherche est le fait qu’elles se réfèrent toujours à quelque chose qui émerge des conflits entre les forces présentes dans l’actualité […].
Finalement, tout cela implique que nous ne pouvons considérer Foucault dans l’extériorité du registre de la politique, laquelle a toujours été son but.
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Formuler l’existence de ce décentrement [du sujet] dans la modernité revient à énoncer que la relation d’adéquation entre les mots et les choses n’existe plus, c’est-à-dire que dorénavant il n’existe aucune relation de correspondance entre les registres du sujet et de l’objet, comme c’était le cas en Occident à l’âge classique lorsque le savoir était encore réglé par l’épistémè de la représentation. […]
Dans la modernité, en revanche, les mots ne représentent plus les choses à la façon des signes, immédiatement ou médiatement, ainsi que cela se passait à l’âge classique. […] L’incapacité du sujet de capturer l’origine se trouve dans la brisure radicale de cette relation spéculaire entre sujet et objet, projetant le sujet dans le vertige du décentrement [dimension tragique dans la modernité].
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C’est la lecture des opérations présentes dans le dispositif qui règle la logique des concepts et en définit la position dans le registre strictement épistémologique.
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