Citations sur La trilogie des joyaux noirs, tome 1 : Fille du sang (3)
Jaenelle brandit le bras le plus loin possible, serra le poing et tira d'un coup sec.
Tout se produisit simultanément.
Les fauteuils en cuir près du feu glissèrent à toute vitesse vers Sahtan. Il contra l'Art par l'Art et éprouva un instant d'hébétement en constatant que cela n'avait aucun effet. Puis il partit à la renverse, heurté par l'un des deux sièges. Il s'échoua dans l'autre et n'eut que le temps de se recroqueviller sur lui-même avant que la chaise qui s'était trouvée derrière le bureau percute violemment le dos du fauteuil dans lequel il s'était réceptionné, puis bascule sur lui, l'emprisonnant. Il entendit les livres reliés de cuir fuser à travers la pièce tels des oiseaux pris de furie, et tomber ensuite avec un son mat. Ses chaussures tambourinaient frénétiquement de leur propre chef, essayant de lui échapper. Et par-dessus tout ce bruit, Jaenelle se lamentait.
Sadi détourna les yeux. Oh, fillette! Comment t’expliquer que tu es les rêves faits chair? Que tu fais chanter le sang dans les veines de certains? Que tu représentes une magie que le Lignage n’a plus connue depuis fort, fort longtemps?
Il n’avait pas besoin de les regarder pour savoir de quoi il s’agissait : douze Joyaux bruts. Le Blanc, le Jaune, l’Oeil-de-tigre, le Rose, le Ciel d’été, le Pourpre vespéral, l’Opale du Lignage, le Vert, le Saphir, le Rouge, le Gris et le Gris ébène.
Nul ne connaissait leur origine.