AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Hyaline


J'ai lu un premier livre de Malorie Blackman il y a quelques mois, pendant mes vacances d'hiver. Il s'agissait de Boys don't cry, que j'avais largement sous estimé en commençant ma lecture. Ca avait été un énorme coup de coeur pour l'auteur, alors quand j'ai reçu, lors de la box de juin, le premier tome de sa saga, Entre chiens et loups, j'ai choisi de le lire rapidement. le résumé est tentant, on sait déjà qu'on va avoir à faire à un roman sérieux, poignant, et la couverture a achevé de me convaincre. Il faut bien avouer, je la trouve vraiment jolie.

J'ai eu la même réflexion que pour ma première lecture de cette auteure pour les premières pages : je risque de m'ennuyer, ça fait très enfantin. Et comme d'habitude, on m'a fait mentir dès que je m'étais lancée dedans. On est dans un monde où tout ce qui est noir est riche et beau, et tout ce qui est blanc est pauvre et méprisé. Vous sentez un peu le retour de claque par rapport à ce qu'on vit tous les jours ? Oui ? Hé bien vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Les premières pages sont empreintes de la douceur des enfants face aux parents, mais plus le roman avance, plus on est dans la violence de la vie, de ce qui a pu se passer dans notre monde, et de ce qui se passe encore, mais retourné. Nos personnages passent du collège aux grandes études, à La milice de Libération, à l'armée... On les voit grandir, et on sent l'horreur se développer au fur et à mesure du roman. Certes, ce roman est une fiction, mais il est impossible de ne pas faire les rapprochements avec notre époque.

Les personnages de Sephy et Callum sont terriblement poignants, ils sont tout ce qui nous représentons aujourd'hui pour la plupart et expriment parfaitement où les hommes se sont perdus. Ils sont perdus entre leur amour et l'impossibilité de celui-ci car ils font partis de ceux qui n'ont pas de problème avec la différence de couleur de peau. Et c'est cette impossibilité qui mène au racisme des deux côtés, sauront-ils passer au-delà ? le combattre ?
On a également des personnages détestables à première vue, comme Jude, le frère de Caleb, ainsi que la mère de Sephy. Et plus on avance dans le roman, plus on comprend qu'on ne peut pas détester ces personnages, pour la bonne et simple raison que Malorie Blackman parvient à nous faire comprendre les pensées de ses personnages, ils n'agissent pas uniquement parce qu'ils sont aveuglés, ils agissent par la peur, et par le besoin de sortir de leur situation.

On a ici un premier tome très dur moralement, à soutenir. Parce que Malorie Blackman joue avec notre coeur tout au long du livre, entre les retournements de situation, les drames... On perd des personnages, on en récupère d'autre, on ne sait plus où donner de la tête, et pourtant on s'accroche avec eux. C'est terriblement déstabilisant.

La fin fait partie de ces moments que j'ai trouvé déstabilisants. Je ne vous cacherai pas que j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, quand j'ai terminé ce livre à deux heures du matin. La fin est à la fois terriblement belle et tout à fait injuste. Et pourtant, il aurait été dur de l'imaginer autrement. C'est dur de s'y faire. On se demande d'ailleurs comment va se passer ce second tome que je compte bien lire, évidemment. On pense avoir à faire à un livre qui va vous montrer que tout peu changer, que tout peut-être combattu, à la place, on vous montre la dureté de cette tache, le temps qui s'écoule inlassablement, et à travers ça, on vous montre ce qu'il en est dans la vraie vie.

Au delà du roman : Il y a également une BD à propos de ce roman, que je me procurerai pour pouvoir la lire. Elle est sortie récemment, en 2016 et je pense que ça peut-être un bon moyen pour faire passer le message à des personnes plus jeunes, à voir quand même comment on traite la BD, car mine de rien, le roman reste particulièrement violent.
Lien : https://demynotebook.wordpre..
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}