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Critique de YvesParis


Sous le pseudonyme de Abel Lanzac se cache un jeune normalien qui fut la plume de Dominique de Villepin avant d'être bombardé conseiller culturel à Madrid puis à New York. Il décrit avec beaucoup d'humour l'entrée d'Arthur Vlaminck, jeune thésard et « intello précaire », au cabinet du nouveau ministre des affaires étrangères, l'ébouriffant Alexandre Taillard de Worms.

La grande réussite de cet album, remarquablement mis en image par Christophe Blain, est la justesse avec laquelle est décrite la vie de cabinet (le parallèle avec la série américaine West Wing - À la maison blanche s'impose). On y voit des hommes et des femmes « comme les autres » avec leurs qualités et leurs défauts, leurs grandeurs de vue et leurs petitesses, essayer tant bien que mal de faire leur « boulot » dans un climat de stress permanent.

De cette galerie de personnages émerge le directeur de cabinet - on aura reconnu Pierre Vimont indéboulonnable DirCab de 2002 à 2007 - dont l'exquise componction fait utilement contrepoids à la fougue désordonnée du ministre. Dominique de Villepin alias Alexandre Taillard de Worms est présenté comme une « force qui va », toujours entre deux avions et entre deux idées géniales, qui puise son inspiration dans Les fragments d'Héraclite. La scène où il convie à déjeuner une Prix Nobel de littérature sans lui laisser placer un mot est particulièrement réussie.

Pour autant, la caricature opère comme le Chichi des Guignols de l'Info en 1995 : on ne peut s'empêcher - comme l'auteur l'a probablement été lui même - d'être subjugué par le souffle qui habite ce ministre si brillant, aussi grandiloquent soit-il.
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