Il me fit un sourire énigmatique, son regard appréciateur me détaillant. Curieusement, je me sentis rougir furieusement, écartelée entre mes pensées bouillonnantes et mes hormones affolées.
Je levai les yeux au ciel, songeant que si le ridicule ne tuait pas, je n'aurais pas non plus été contre un bon foudroiement, maintenant, tout de suite, histoire de mettre fin aux souffrances de mon égo.
– Ce que je vous ai dit au lycée tient toujours.
– La soirée ?
– Votre robe. J’ai toujours très envie de vous la retirer, me rappela-t-il pendant que ses yeux naviguaient sur mon corps.
– Merci de votre prévenance, je pense pouvoir me débrouiller.
– Pas aussi bien que moi.
"Tu peux tout me reprocher, mais je veux simplement te protéger."
Naïvement, j'avais mis sur le compte de la malchance le décès prématuré de mon grille-pain. Il s'était éteint après une dernière éjection de tartines, crachotant une fumée noirâtre, annonçant ainsi la tenue d'un conclave électroménager.
- Liz, le jour où je serai absolument sûr de moi, et plus important, de nous, où sera encore l'étincelle de la passion ?
- Avez-vous quelque chose contre les relations clandestines ? demandai-je en souriant.
- J'adore défier l'autorité. Allons chez moi, déguster ce fabuleux dessert.
- Il faut parfois du temps pour savoir s'échapper d'un monde confortable... ou d'une Porsche, déclarai-je. Je pense juste que vous devriez vivre votre vie !
Pourtant, en ouvrant les yeux, et en dissipant le coton diffus qui m'enveloppait, mon sourire s'effaça. Et l'attirance irrésistible que j'éprouvais pour lui fut remplacée par l'envie insidieuse de le torturer lentement jusqu'à ce qu'il réclame pitié.
C'était lui le responsable de mes cernes de ce matin. C'était lui, qui me faisait maintenant regarder cette robe avec dévoiement. C'était lui, le coupable de ma nuit chaotique. C'était lui, qui m'avait poussé à boire deux tasses de café pour réveiller les neurones qu'il était parvenu à anesthésier d'un simple regard.
- Je n’ai fait qu’obéir religieusement à tes instructions, murmurai-je en ondulant du bassin.
- Il n’y a rien de religieux dans ce que j’ai envie de te faire.