Je traverse le hall d'entrée en tremblant. Vingt minutes ne sont rien, du bon côté du transfert. Mais dans l'aile criminelle, la souffrance étire le temps.
Quelque part en cours de route, sa motivation s'est transformée en soif de vengeance. Une petite fille est actuellement en train de mourir au Barbican. Celle de l'hôpital. Elle a l'âge de ma sœur et il ne fera rien pour la sauver. Donc, ma question est : quand la politique est-elle devenue plus importante que la vie d'un enfant ?
Je contemple de nouveau la photo de ma famille. Maman et Rebecca... Un vide familier s'empare de moi. La sensation que quelque chose me manque, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, chaque jour de l'année. D'une vie brisée mal réparée.
- Désolée ! Je risque de te rendre malade.
Mais mon père se penche en avant et me serre très fort contre lui.
J'enfouis ma tête contre son épaule. J'espère que je n'étale pas de la morve sur son costume à rayures noires.
- Je suis désolée, je n'avais rien compris.
- Ouais, dit-il en se moquant. Mais c'est ce qui te rend tellement intelligente. Tu en connais beaucoup, toi, des gens qui le reconnaissent ? Et peu importe. Tu as tout corrigé.
"Galien attrape un fil coloré abandonné sur le bras du canapé.
- Tu pourrais me raconter ce qui..., commence-t-il en désignant ma tête du menton. J'ai suivi ton histoire aux infos à l'époque, comme tout le monde. Mais ce n'est jamais pareil dans la vraie vie."
« - Je crois qu’on ne sait jamais vraiment qui est quelqu’un avant de connaître son histoire.
Il essuie mes larmes avec sa manche et me sourit. »
Galien passe la langue sur ses lèvres.
- Tu as perdu ta sœur. Elle avait à peu près l'âge de Tig quand elle est morte, je crois.
- C'est pour ça que je suis intervenue à l'hôpital. Je voulais vraiment l'aider. Sincèrement.
Galien attrape un fil coloré abandonné sur le bras du canapé.
- Tu pourrais me raconter ce qui..., commence-t-il en désignant ma tête du menton. J'ai suivi ton histoire aux infos à l'époque, comme tout le monde. Mais ce n'est jamais pareil dans la vraie vie.
Soudain, la porte s'ouvre. Un jeune homme noir est planté dans l'encadrement. Je pense d'abord qu'il est infirmier, mais il n'est pas assez vieux. Et il porte un jean, pas une blouse. Ses yeux, d'un vert émeraude étonnant, attirent immédiatement mon attention.
- Salut ! je lance en essayant de ne pas fixer le torse de mon interlocuteur.
Son T-shirt lui vas à la perfection.
- Mmmm...
Il inspecte les lieux avant de croiser mon regard.
- Tu n'aurais pas vu un grand type, par hasard ? Au comportement un peu bizarre.
- Non. Enfin, je ne crois pas. Il ressemble à quoi ?
Je glousse... Mais qu'est ce que j'ai ?
Galien siffle à la vue de mon téléphone.
- Ouah ! Planque ce truc. Les gens du quartier seraient capables de tuer pour en avoir un.
Je regarde mon portable. C'est le modèle de l'année dernière. Je n'ai jamais été à la page niveau gadgets électroniques.