AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Godefroid


Voilà l'occasion pour James Carlos de revisiter toute la révolution mexicaine à travers les yeux de l'un de ses plus ardents défenseurs, un type violent et sans aucune pitié nommé Rodolfo Fierro qui est aussi, accessoirement, le bras droit de Pancho Villa. C'est donc une vision particulièrement sauvage et sanglante qui est donnée ici. Une formidable illustration de cette sauvagerie ambiante nous est donnée par cette réflexion de Fierro, qui vient juste d'écouter Villa lui confier un rêve de paix et d'épanouissement familial (chapitre 18, 3e page) :

"J'arrivais difficilement à croire qu'il avait eu la naïveté de penser qu'on combattait pour les pauvres. de tous les motifs pour lesquels un homme meurt dans ce monde, mourir pour une cause est la chose la plus bête, et les pauvres sont la cause la plus bête de toutes. Jamais je n'ai combattu pour les pauvres. J'ai combattu contre les riches – ce qui n'est bien entendu pas du tout la même chose. En tout cas, c'est combattre qui est essentiel. On ne combat pas pour devenir libre – combattre c'est être libre."

James Carlos Blake aborde la plupart des événements marquants de la période, en collant au plus près à la réalité historique ; il s'amuse tout de même en mettant en scène, à la fin du chapitre 5, la mort brutale d'Ambrose Bierce, sans le nommer (le célèbre écrivain ayant disparu mystérieusement au soir de sa vie en voulant rejoindre les troupes de Pancho Villa, sans laisser aucun indice sur son itinéraire). A noter également (chapitre 21) une évocation de la malédiction du gitan, ce sort qui fait d'un homme l'esclave inconditionnel de la femme objet de son amour, malédiction qui donne son titre à l'incroyable chef d'oeuvre de Harry Crews (que je ne rate pas une occasion de recommander !).

On peut encore, comme je l'ai fait à la suite de cette éprouvante et instructive lecture, faire un tour sur la toile pour voir les photos des personnages dont on vient de suivre les faits et méfaits, avec quelques risques de déconvenue... car bien souvent l'imagination magnifie la réalité.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}