Le matelas fin, sur lequel je suis allongé, est recouvert d’une horrible mousse en plastique collant, qu’on doit se contenter d’essuyer après chaque stage de sélection, le genre de truc qu’on n’oserait pas imposer à un gamin qui pisse au lit. On met ces housses pour éviter que ceux qui saignent, dégueulent ou pissent par épuisement ne laissent une trace indélébile de leur passage aux volontaires suivants, ceux qui sont assez fous pour s’infliger une telle torture.
Il n’y a plus aucune espèce de pudeur entre nous. Quand on a pansé la raie des fesses d’un collègue, il n’y a plus guère lieu de s’embarrasser de quoi que ce soit. On s’est mis à pisser dans nos bouteilles d’eau la nuit, car c’est devenu trop pénible de sortir en boitillant dans le froid glacial. Elles retrouvent leur fonction première durant la journée. C’est juste un problème quand on oublie de les rincer.
Il y a un vieux dicton dans l’armée : « présumer » rime avec « foirer ». Il ne faut jamais rien présumer, ni supposer.
Ils étaient célèbres pour les opérations qu'ils organisaient et qu'ils baptisaient ainsi : 'opération tuer tous les membres de sa famille' et 'opération tuer tous les êtres vivants'. Ils encerclaient un village et en bloquaient tous les accès. Ils violaient les femmes, ils rassemblaient tous les garçons et les filles en 'âge' de devenir des enfants soldats. Ils forçaient les garçons ainsi 'recrutés' à violer leur mère, à tuer leur père, et ensuite à rejoindre les rangs des rebelles.
Il n'y avait aucune lumière et pas de ventilation. Comment décrire l'odeur de la mort dans cet endroit ? Une puanteur moite, douceâtre, putride, qui emplissait les narines et dont on croyait ne jamais pouvoir se débarrasser.
Il est crucial de ne pas être repéré quand ont est en mission derrière les lignes ennemies. Alors, on apprend à utiliser des kits de communication pratiquement indétectables, des systèmes de communication top secret, qui cryptent les messages pour qu'ils deviennent indéchiffrables.
L'un de mes camarades à l'école primaire avait un père qui était vraiment un dur à cuire. Il nous avait donné des conseils une fois. Si l'un de nous se retrouvait seul face à une bande de garçons, il devait identifier immédiatement le meneur, lui donner un coup de tête et le frapper jusqu'à ce qu'il soit à terre. Ainsi, le reste de la bande reculerait certainement et renoncerait à la bagarre.