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Critique de blanchenoir


"Cette chambre ne respire pas, il n'y a en elle ni ombre ni souvenir, ni rêve ni profondeur ; je l'écoute et personne ne parle ; je la regarde et personne ne l'habite. Et pourtant, la vie la plus grande est là, une vie que je touche et qui me touche, absolument pareille aux autres, qui, avec son corps, presse le mien, avec sa bouche, marque ma bouche, dont les yeux s'ouvrent, les yeux les plus vivants, les plus profonds du monde, et qui me voient.Cela, que l'être qui ne l'entend pas, vienne et meure. Car cette vie transforme en mensonge la vie qui a reculé devant elle."

Avec Blanchot, les mots sont des êtres vivants et fragiles. Comme la pensée, ils sont une force. Mystérieuse. Silencieuse.
Les mots nous manquent pour parler de ce livre phénoménal et paradoxal, un lieu où le froid est la vie. Un lieu, un texte qui demande une écoute particulière et attentive, non rationnelle et toujours en tension...
Dans ce roman, la poésie de Blanchot est éblouissante et déconcertante... Tragique ? Troublante...

"L'étrangeté consistait en ceci que le phénomène de la vitre, dont j'ai parlé, s'appliquait à tout, mais principalement aux êtres et aux objets d'un certain intérêt. Par exemple, si je lisais un livre qui m'intéressait, je le lisais avec un vif plaisir, Mais mon plaisir lui-même était sous une vitre, je pouvais le voir, l'apprécier, mais non l'user. de même, si je rencontrais une personne qui me plaisait, tout ce qui m'arrivait avec elle d'agréable était sous verre et, à cause de cela, inusable, mais, aussi, lointain et dans un éternel passé."

Ce "phénomène de la vitre" apporte le souvenir dès le présent, et implique par là l'effacement du temps.
Un temps qui chez Blanchot, devient parfois espace. Un temps ouvert sur la vie et sur la mort, indissociables.


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