AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Villoteau


En fait Benoît Preteseille fait le lien à l'aide de cinq récits avec des bulles, dont l'action se déroule dans un musée, entre chacune des quatre histoires de BD muette ainsi qu'au début et à la fin de l'ouvrage, ce qui permet d'aborder des idées comme l'utilité des réserves ou la tentation de muséifier un très grand nombre d'objets. Bastien Vives traite de façon ironique la visite de lycéens au musée d'Orsay, ces derniers accumulent les activités parasites (tout en respectant les règles du musée). Leur absence de motivation pour les oeuvres se modifie à la vue du tableau L'Origine du monde de Gustave Courbet. Et réunis en triangle (sic) autour de l'oeuvre, ils font preuve de capacités étonnantes d'attention. Pour Fumio Obata le musée est un lieu de l'étrange ; les momies ne renvoient pas seulement à l'Égypte mystérieuse et elles peuvent renvoyer à des secrets contemporains. Jérôme d'Aviau découvre avec effarement que l'univers urbain et personnel où il vit est en voie d'intense muséification et il fuit cette société pour retrouver une vie dans la nature. Toutefois son squelette terminera dans une galerie. Il est à noter que cette muséification de quartier entier de ville a été dénoncée par des chercheurs en urbanisme et que des muséologues ont depuis longtemps mis en doute l'utilité de mettre en valeur certains objets et Stephen Weil dans un article de 1989 La véritable responsabilité du musée : les idées ou les choses, songeant à l'apparition éventuelle d'un musée du cure-dent, montrait avec quels arguments d'intérêt scientifique il serait possible de justifier cette création. Marine Blandin imagine que les propriétaires, injustement au cours de l'histoire dépossédés de leurs oeuvres, reviennent réclamer celles-ci dans la violence et qu'à cette occasion une gardienne de musée dotée d'une forte apparence connaisse une histoire d'amour. Des styles graphiques très différents d'un très grand réalisme à une dimension fort caricaturale, portent ces récits qui ont pour point commun de ne contenir aucun texte. Il s'agit d'une sélection des productions réalisées lors des 24 heures de la Bande Dessinée du Festival d'Angoulême de 2009, parrainées par Lewis Trondheim. On peut évoquer que "La Boîte", autre BD muette réalisée à cette occasion, est parue chez Alain Beaulet. "Le jour du musée" est un ouvrage en noir et blanc qui en résumé permet de s'interroger plus sérieusement qu'il n'y paraît sur les fonctions du musée. Pour un public de jeunes fréquentant le lycée, il peut servir de bon point d'appui à cette réflexion.
Commenter  J’apprécie          130



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}