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Critique de Annette55


Jean- Philippe Blondel , professeur d'anglais à Troyes nous conte avec humour et sensibilité l'histoire de quelques couples d'instituteurs au mi- temps des années 70: les Joyeux, Lespinasse, Coudrier, Goubert et Lorrain, Philippe , Baptiste, leurs enfants et d'autres personnages...

Ainsi que Charles Florimont , adepte des méthodes de Célestin Freinet , dites révolutionnaires où l'on tente de développer l'esprit d'initiative des enfants, autonomie et épanouissement : ateliers , salle de motricité , intégration des touts- petits à l'entièreté du processus éducatif, mixité, travaux manuels et réalisations pratiques , en contraste ou en opposition à la toute puissance des méthodes poussiéreuses , traditionnelles, vouées parfois à l'autoritarisme....

J'ai apprécié la querelle entre les Anciens et les Modernes au sein du groupe Scolaire, ceux qui s'accrochent à leurs anciennes croyances et les idées de liberté , la « révolution pédagogique », (grand mot )....les envies de transgression qui se disséminent dans la société ..ainsi que le portrait humoristique d'une des héroïnes Geneviève ——qui adore la vie des autres , une « concierge »vivant par procuration, épiant ses voisins et collègues —— Elle se porte garant de la bienséance et de la morale, ment, brode, papote.....



Il faut ajouter que les instituteurs, dans ces années - là vivaient logés dans des appartements dits «  de Fonction » très près les uns des autres.

Ah, les innovations pédagogiques ! 40 ans après on en discute encore après les cours au sein des salles de profs au collège et en récréation à l'école élémentaire ...


JP. Blondel pose un regard bienveillant, amusé, un poil nostalgique sur l'état d'esprit des enseignants des années 70, une vision juste sur les revendications, les innovations, les changements de méthode .
Il jette un oeil sur les transformations sociales et sexuelles ..

Les femmes, toutes dévouées à leur mari tentent avec impertinence , à juste raison ( mais ce n'est pas encore gagné ) de prendre leur destin en main, elles ont envie de dévier, de croquer, d'inventer, de modifier, de secouer le joug...
Les hommes ne les écoutent guère, pensent qu'ils mènent encore la danse mais le monde est en train de changer à toute vitesse comme l'Arbalète, train filant vers Paris....

Ce récit est aussi une critique pertinente, juste et réaliste de ce milieu de la classe moyenne, confronté à la lourde machine de l'E.N.

Quel plaisir de savourer ce récit bien construit, fin et intelligent , aux accents généreux ,parfois passéistes et nostalgiques, mais éclairés et intéressants qui fait du bien .!

J'ajoute que j'aime beaucoup cet auteur: je l'ai rencontré.

J'ai lu presque tous ses ouvrages, je ne suis peut- être pas objective !
Merci à une amie de Babelio(elle se reconnaîtra) qui m'a fait acheter ce livre.
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