C'était sans fin. Catherine conserva le silence, clouée dans le fauteuil par la déception. Ils s'emmitouflaient tous dans leurs secrets, se retrouvant ainsi tous séparés les uns des autres par ce qu'ils ne voulaient pas, ou ne pouvaient pas, révéler.
Même en s'en remettant à l'amour, elle ne réussissait pas à savoir dans quel sens la balance penchait. Les autres questions tempêtaient si fort sous son crâne qu'elle n'entendait plus son coeur. Elle voyait, mentalement, son nom changer sur sa carte de visite en fonction de ses intérêts personnels. C'était terrible: elle avait toujours cru à l'amour, et la réponse avait toujours été simple. Plus maintenant. En 1946, l'amour semblait à Catherine un concept démodé.