« Les Fonctionnaires » regroupe une cohorte de feignasses dont l'aspiration originelle semble gravée dans les gènes jusqu'à la justification du moindre comportement. On retrouve une déclinaison de toutes les plus grandes figures de losers contemporains : le vorace tout en graisse, le parvenu, le zélé qui n'en branle pas une, la blondasse fatale, le gros méchant superviseur, et les fêtards de tout poil… Représentés sur leur lieu de travail –c'est-à-dire entre quatre murs au sein desquels ils se contentent d'évoluer en s'agitant et en se fatigant le moins possible- ils reproduisent à échelle réduite le schéma de fonctionnement d'une société absurde et inutile. Mais c'est là vouloir donner trop de sens à ce qui n'en a finalement que très peu…
Bloz ne cherche pas à faire dans la critique sociale. Lui-même certainement fonctionnaire, selon sa définition du terme (type payé pour envoyer des SMS toute la journée, caché derrière la porte des chiottes), il ne cherche pas à se remuer les méninges pour casser la baraque. le seul objectif de cette série consiste en l'utilisation des poncifs les plus rabâchés et les plus insipides, mis en scènes dans des planches d'une page censés constituer des « gags ». Ceux-ci tiennent douloureusement, maintenus par la seule force (bancale) de jeux de mots douteux ou d'allusions sexuelles dignes d'un puceau de douze ans.
Qu'on se le dise, il s'agit là d'un travail de fonctionnaire remarquable.