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Critique de si-bemol


Quand on ouvre un livre de Christian Bobin, on pénètre dans un univers particulier fait de méditation, de vagabondages, de songes, de fragments épars et de poésie. Avec "La dame blanche", Christian Bobin nous invite à le suivre dans le royaume clôturé d'Emily Dickinson, en commençant par le récit de ses obsèques, le 15 mai 1886, esquissant ensuite en quelques traits sa vie de petite fille entre une mère distante et froide et un père qui “est ce genre d'homme sur qui repose le monde.”

Mais le fil chronologique est vite rompu : les mondes intérieurs n'ont que faire de la logique ordonnée du temps, la mémoire émotionnelle non plus, et la poésie encore moins… Par petites touches légères et comme murmurées à notre oreille, voici que se dessinent pour nous avec infiniment d'amour, sous la plume rêveuse de Christian Bobin, les contours éblouissants de son âme-soeur en poésie et en méditation : la silhouette fantomatique et bouleversante de cette “dame blanche”, recluse en écriture, fuyant presque maladivement le monde, les honneurs et le bruit ; une personnalité secrète, étrange et inspirée, hantée par les deuils, obsédée par la mort qui, depuis sa table d'écriture et jusqu'à son dernier souffle, interrogera le monde et le sens de la vie, offrira près de deux mille poèmes à la littérature (dont une douzaine seulement publiés de son vivant) et sera l'une des plus grandes voix de la poésie anglo-saxonne.

C'est beau comme du Bobin. C'est profond, important et fort comme du Bobin. Et cela se savoure en silence, comme le frôlement délicat d'un ange.
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