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Critique de Funrider


Le Décaméron, écrit par le poète et humaniste italien Giovanni Boccaccio, dit Boccace, entre 1348 et 1358, contient une centaine d'histoires que se racontent, en dix jours, 10 jeunes nobles de Florence (surtout des jeunes femmes au nombre de 7) qui se sont tenus à l'écart de la ville pour cause d'épidémie de peste. Ils se divertissent en se racontant, chaque jour et tour à tour, une nouvelle chacun, sur un sujet prédéfini.

Le thème principal abordé dans toutes ces nouvelles est assurément l'amour, sous tous ses travers mais aussi avec ses exaltations, et cette centaine de nouvelles souligne la grande variété de cette oeuvre (dédiée aux femmes par son auteur dans le prologue) : variété des lieux, des situations et des milieux rendant compte de la réalité d'une société, des relations entre les nobles, la bourgeoisie, le clergé, les artisans, les paysans, tous les gens du peuple.
Malgré le fait que cette oeuvre doit dédiée aux femmes, elles ne sont pas mises sur un piédestal pour autant. Les hiérarchies sociales apparentes sont mises à rude épreuve dans les nouvelles de Boccace, et on est parfois frappé par la modernité de son regard sur les relations humaines.

Même si l'oeuvre que j'ai lue a été traduite de la langue originelle de Boccace, on y retrouve, je pense, les différents caractères de langage qu'a utilisé l'auteur. Un langage tantôt soutenu, tantôt populaire, voire grivois (« La tête du poireau est blanche, mais la tige n'en est pas moins verte ») mêlant les registres tragiques et comiques pour traiter ces nouvelles satiriques tournant souvent en dérision les protagonistes.

Ces nouvelles aboutissent parfois à de jolies « morales » dont La Fontaine se seraient inspirées pour ses « Fables ». Voici quelques exemples de morales tirées du Décaméron de Boccace :
- « Nul ne fait injure à personne en usant honnêtement de sa raison »
- « C'est grande folie de défier sans besoin l'intelligence d'autrui »
- « Mener grand bruit à propos d'une offense reçue n'en diminue pas la douleur mais en accroit la honte »
- « le trompeur est bien souvent à la merci de celui qu'il a trompé »
- « Les menaces ne sont que des armes offertes à celui qu'on vient menacer »

J'ai aussi bien aimé cette citation qui renvoie directement à notre site « Babelio » : « Quand on lit pour occuper ses loisirs, aucun livre ne semblera long, s'il répond au besoin qu'on éprouve ».
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