A plusieurs reprises dès ma jeunesse, j'avais donc énoncé, de manière d'abord anodine au détour d'une conversation, combien j'estimais nécessaire de considérer la Déclaration universelle [des droits de l'homme] aussi comme un "grand texte sacré". Dans sa conception et son organisation littéraire, la Déclaration universelle relève du "chef d'oeuvre". La facture du texte, tracée d'un compas sûr, cisèle une langue fine, nuancée et largement accessible. Ce sont la multiplicité et la profondeur de son inspiration qui lui confèrent un tain constellé : chaque article témoigne de la profusion des lumières dans la plus rigoureuse épargne des mots. C'est sa grande lisibilité, comme une voûte étoilée par temps clair. Le dessein général de l'oeuvre offre une géométrie cohérente; ainsi apparaît-elle, comme les plus belles nuits d'été, aux premiers regards : aussi éclairée qu'éclairante.