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Critique de Sando


Sando
10 novembre 2014
Au village, tout tourne autour de l'Usine. C'est elle qui fournit le travail quotidien et permet de remplir les ventres vides. C'est aussi là qu'Hama, qui travaille de nuit, va faire la connaissance de Bo, fraîchement arrivé du Nord. Un regard suffit pour que ces deux âmes, anesthésiées par la grisaille quotidienne, se reconnaissent et s'éveillent. le coup de foudre est immédiat, violent, incontrôlable. Hama et Bo deviennent le nouveau couple du village. Ils rayonnent et colorent un paysage devenu terne par manque d'espoir. Les gens parlent, jalousent ce bonheur si pur. Jusqu'au jour où la prophétie du vieux Melkior se réalise : « D'abord le bruit. Ensuite, le silence. L'un révèle l'autre… Vous verrez ! ». Une terrible catastrophe survient, détruisant dans son sillage le peu d'espoir qu'avaient encore les gens. Les deux amants sont obligés de fuir vers des contrées inconnues, abandonnant tout derrière eux. Hama réalise alors qu' « il faut toujours perdre une part de soi pour que la vie continue ». Ce n'est qu'au bout du monde qu'ils pourront tenter de reconstruire leur bonheur perdu. Mais la vie est faite de sacrifices et les épreuves qui les attendent seront nombreuses…


C'est avec une vive émotion que je referme ce roman magnifique, bouleversant… Ses personnages m'ont habitée tout au long de ma lecture et ce n'est qu'avec regrets que je m'en sépare. J'ai aimé ces rencontres riches et belles, ce voyage vers l'inconnu et l'excitation mêlée de peur qu'il m'a procurée. Sans m'en rendre compte, je me suis attachée à Hama et Bo, mais aussi à Titine-Grosses-Pattes, à la fratrie menée par Douze et à la douce Tsell. Des personnages hauts en couleurs, marqués par les coups du sort mais habités par une force de caractère telle qu'elle les pousse à se relever et à avancer, sans jamais renoncer, car renoncer c'est mourir.


L'écriture d'Anne-Laure Bondoux est belle, musicale et parfaitement ciselée. Ses mots touchent par leur justesse et laissent une empreinte qui tarde à s'estomper. « Tant que nous sommes vivants » est une fable à la fois superbe et terriblement cruelle sur l'homme, son ambivalence, sa force et sa faiblesse, son amour et sa haine, sa capacité à créer et à détruire. Un roman sur la nature humaine donc, mais aussi sur le sens de la mémoire et sur l'importance des racines. Un texte profondément marquant, qui nous ramène à l'essentiel. A lire au risque de passer à côté d'un petit bijou de littérature !


Je tiens à remercier vivement les éditions Gallimard Jeunesse et Babelio pour ce partenariat et cette magnifique découverte !
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