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Critique de marina53


Paris, août 1956. Pour s'être mal comportée, Anne, jeune fille de 18 ans, est envoyée chez son oncle et sa tante, laissant derrière elle sa famille, sa meilleure amie, Lizzie, avec qui elle correspond, la ville de Cesnas et le lycée catholique. Si elle est surveillée par sa tante et sa cousine les premières semaines, elle travaille, depuis la mi-septembre, dans l'hôpital psychiatrique, dont son oncle est le directeur, afin d'y « purger sa peine ». Cette petite structure accueille des enfants et des adolescents pour de longs séjours. Elle y fera la connaissance de Béatrice, une anorexique qui tient un journal, de Gilles, atteint d'autisme que beaucoup qualifient de fou, de Serge, le jardinier taiseux et un brin bourru…
Ce ne seront que des décennies plus tard, en compagnie de Sophie, jeune femme étudiante dont le sujet de sa thèse porte sur les hôpitaux psychiatriques du siècle dernier, que l'on découvrira ce que sont devenus Anne, Lizzie, Béatrice ou encore Gilles…

Ce roman, composé de deux parties bien distinctes, nous fait entrevoir ce que pouvaient être les hôpitaux psychiatriques dans les années 50, plus précisément ceux traitant des troubles mentaux tels que l'autisme ou l'anorexie. Grâce au journal de Béatrice et aux lettres d'Anne, l'on découvre, peu à peu, le quotidien de ces malades, les soins plus ou moins adaptés, les souffrances et l'incompréhension, les balbutiements de la prise en charge psychiatrique.. Dans la seconde partie, Sophie va, de fil en aiguille, affiner son sujet de thèse pour s'intéresser de plus près au centre psychiatrique Falret et à ses occupants, ayant, par un heureux hasard, accès à certains documents, aussi bien médicaux que certaines lettres d'Anne. Aux notes tendres, délicates, parfois surannées, suaves, ce parfum de l'hellébore envoûte tout autant qu'il émeut. Aussi bien de par son sujet, passionnant et original, sa forme, alternant missives, journal et récit, que ses personnages. Des personnages particulièrement touchants, d'une profonde humanité, que Cathy Bonidan dépeint avec affection et sensibilité. Que ce soit Gilles, Béatrice, Serge ou encore les deux frères que Sophie va rencontrer, tous avec leurs chagrins, leurs espoirs, leurs souffrances, leurs fêlures…
Un roman émouvant et lumineux...
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