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3,84

sur 378 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'Armée rouge a contribué à libérer l'Europe du nazisme, mais Staline n'était pas un philanthrope. Il avait même beaucoup de points communs avec Hitler (et d'autres dictateurs que je 'connais' moins) : arrestation et torture d'indésirables, lesquels étaient envoyés dans des camps, spoliés de leurs biens, condamnés arbitrairement à 10 ou 20 ans de travaux forcés - pas de CDD, chez Hitler, on était censé garder son 'poste' à vie...

Ce roman de Mechtild Borrmann montre l'horreur des purges staliniennes, à travers le destin d'une famille brisée, celle d'Ilia Grenko, célèbre violoniste accusé d'avoir préparé sa fuite à l'ouest en 1948.
On découvre ainsi les conditions de vie d'un homme dans le goulag de Vorkouta, et celles, à peine moins rudes, de femmes et d'enfants dans le camp de Karaganda.

En fil conducteur : le Stradivarius de Grenko, entré dans la famille en 1862, offert par le Tsar Nicolas II. Soixante ans après la disparition du grand-père artiste, ses descendants recherchent ce violon.

Comme dans 'Sous les décombres', Mechtild Borrmann construit une histoire alternant entre l'après-guerre en URSS et en Allemagne, et le début des années 2000.
Ce polar historique est également un roman d'espionnage, et c'est là que ça coince pour moi. Ce genre me rebute, je ne comprends pas grand chose aux machinations politico-financières, les traques et règlements de compte m'énervent, surtout quand je me perds parmi des noms russes.
Cet aspect prend hélas de plus en plus de place dans le roman, au détriment des histoires d'Ilia, de Galina et leurs deux petits garçons...

J'ai fini par me désintéresser complètement du sort du violon, et me suis ennuyée sur un bon dernier tiers. Je ne suis même pas sûre d'avoir compris le dénouement.

Emotion, en revanche, avec quelques personnages touchants - autant d'échos à cette chanson de Thiéfaine :

« Des visages incolores, des voyageurs abstraits
Des passagers perdus, des émigrants inquiets
Qui marchent lentement à travers nos regrets
Nos futurs enchaînés, nos rêves insatisfaits
Fantômes aux danses australes, aux rhapsodiques peurs
Visages camés bleuis graffités par la peur
Qui marchent lentement vers l'incinérateur
Vers la métallurgie des génies prédateurs
C'est l'histoire assassine qui rougit sous nos pas
C'est la voix de Staline, c'est le rire de Béria
C'est la rime racoleuse d'Aragon et d'Elsa
C'est le cri des enfants morts à Karaganda. (...) »
_________

• 'Karaganda', in 'Stratégie de l'inespoir', 2014.
Sublime version symphonique avec le fils, Lucas Thiéfaine :
https://www.youtube.com/watch?v=-PvuTsl5gPI
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Ovations à la fin d'un concert moscovite...
Ilya Grenko est un violoniste virtuose, mais un soir de 1948, il est arrêté, perdant sa liberté, sa famille et son Stradivarius.
Le goulag des grandes purges staliniennes deviendra-t-il son seul avenir? Et pour quelle raison?

L'engrenage fatal suivra la famille d'Ilya sur deux générations, entrainant les descendants dans une série de meurtres et une quête de vérité dans une atmosphère à la Kafka.

Un policier qui transporte le lecteur dans les années noires du communisme. Si le contexte historique a été largement utilisé en fiction littéraire ( ce qui explique le fait de ne lui donner que trois étoiles), il prend ici une dimension humaine au plus proche des individus, nous impliquant en ressentis avec un réalisme qui fait froid dans le dos.
L'aspect policier du livre passe au second plan en regard de la reconstitution sociale d'un réalisme glaçant.

Entremêlant les époques et les parcours séparés d'Ilya, de son épouse, et de son petit fils Sacha, le suspens tient et la lecture en devient addictive. On finit par être navré par tant de déveine.

La moulinette d'un régime dictatorial et la nouvelle société russe contemporaine se déclinent dans un roman fort et poignant parlant de jalousie, de trahison, de mensonges et d'endoctrinement mais aussi d'amitié, de fidélité et d'espoir.
Un roman bicéphale, porté par une écriture efficace, pour une intrigue brillamment orchestrée.
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La Russie des années cinquante : son régime totalitaire (mensonges, manipulations, assassinats, emprisonnement , goulag et exil) va anéantir une famille.

Soixante ans plus tard, le petit-fils va essayer de comprendre ce qui est arrivé à ses grands-parents et à ses parents. Un thriller, oui, mais pas uniquement ! Une description détaillée de l'exil et du goulag nous est proposée.

Un agréable moment de lecture.
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Une intrigue parfaitement construite, un style agréable, des personnages aux destins pathétiques dans les goulags soviétiques des années 50, et une enquête d'un de leurs descendants dans la Russie contemporaine, pas vraiment libérée de ses anciens démons. Tous les ingrédients sont là pour faire un bon policier. L'auteur maitrise le genre, et l'enchevêtrement des époques se fait naturellement. le livre se lit sans désemparer avec plaisir. Un petit regret seulement de ne pas savoir si cette fiction se fonde, ou non, sur un fait divers réel, le contexte de cette période de l'histoire russe servant de cadre à beaucoup de romans plus ou moins inspirés de faits réels. Les maigres éléments biographiques de quatrième de couverture m'ont laissé de ce point de vue sur ma faim. Merci aux acteurs de « masse critique » qui m'ont permis de recevoir ce livre.
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1948, Ilia violoniste, propriétaire d'un Stradivarius est arrêté à la fin de son concert et disparaît complètement, Galina sa femme va se battre pour connaître la vérité sur cette disparition, élevant seule ces deux fils, ils seront exilés dans un premier temps au Kazakhstan, puis en Allemagne.
2008 : Sacha, le petit fils reprend l'enquête sur cette disparition et sur celle du stradivarius, dans une Russie qu'il connaît peu, ayant grandi en Allemagne, une enquête qui va lui permettre de reconstituer l'histoire familiale tourmentée.

Le violoniste est un roman à 3 voix sur 2 époques : d'abord les voix d'Ilia et Galina, sous l'ère stalinienne où les artistes (musiciens, danseurs) étaient particulièrement espionnés pour éviter tout demande d'asile politique à l'étranger lors de la tournée d'une troupe ou d'un orchestre, quelquefois dénoncés à tort ou tout simplement déportés si leur opinions dérangeaient le système en place.
Ensuite la voix du petit fils, coupé de ce grand père dont on ne parle pas car soupçonné finalement d'avoir fui à l'ouest en abandonnant sa famille... Sacha va devoir reconstituer les événements dans une Russie contemporaine encore marquée par une administration et un goût du secret destructeur.
J'ai aimé le style de Mechtild Borrmann, qui alterne les deux voix d'Ilia et Galina, l'enquête que mène Galina pour retrouver Ilia est particulièrement intéressante et prétexte à décrire l'ambiance pesante et kafkaïenne des heures les plus dramatiques du régime soviétique et stalinien en particulier; on suit le destin tragique et absurde d'Ilia, un être humain broyé par un système qu'il ne comprend même pas.
En revanche je n'ai pas été vraiment séduite par l'enquête actuelle de Sacha, je me suis perdue plus d'une fois dans les aventures du petit-fils par toujours cohérentes, ponctuées de nombreux événements pas vraiment expliqués ou logiques....
Au final le violoniste est une lecture instructive du point de vue historique agréable à lire sans plus.
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Moscou 1947. Ilja Grenko, de retour d'une tournée triomphale à l'étranger, donne un concert. Sa femme Galina et ses enfants l'attendent, lorsque tout bascule avec l'arrivée de deux membres de la police secrète. Ilja perd alors ces deux biens les plus précieux, sa famille et son violon.

Allemagne, 2008. Sacha, le petit-fils d'Ilia, retrouve sa soeur après des années de séparation. Viktoria lui demande de se joindre à elle pour retrouver le violon d'Ilia, disparu dans sa prétendue "fuite". Une quête commence alors pour Sacha, l'emmenant toujours plus loin dans la découverte de ce qu'il s'est véritablement passé.

Mechtild BORRMANN a réussi à regrouper deux composants : un roman où le suspens, l'histoire et la politique sont présents. Une intrigue qui met en scène les heures sombres de la Russie d'après-guerre. Avec une subtilité romanesque, Mechtild Borrmann pose la question de l'art dans la politique totalitaire.
J'ai lu ce livre avec un réel plaisir mais avec une préférence très nette pour la partie se situant à Moscou aux heures sombres de la dictature Stalinienne qui m'a rappelé les romans de Virgil Georghiu, écrivain aujourd'hui injustement oublié.

Un livre auquel je ne mets pas l'étiquette « polar » tant l'enquête m'a semblé secondaire par rapport à la partie historique de l'oeuvre.

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Les remous du passé s'infiltrent inexorablement dans l'héritage que nous portons.
Ce récit met en lumière une période bien sombre de l'histoire russe. L'instrument clé de l'intrigue c'est un violon, un Stradivarius qui aurait servi de prétexte à une déportation arbitraire qui entraînera des répercussions sur plusieurs générations.

La partie qui retrace la fin des années 40 et la survie dans l'horreur des camps, de la faim et des privations est mieux maîtrisée et aboutie que la traque menée par le petit-fils, racontée de nos jours.

La question qui demeure: Comment des hommes ont-ils pu agir avec une telle inhumanité ?


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Un roman historique allemand qui pourrait tout aussi bien passer pour un roman policier tant on navigue entre les deux thèmes.
Une histoire commune à beaucoup d'autres dans l' URSS de Staline où nombre de citoyens disparaissaient sans parfois beaucoup de raisons si ce n'est que les autorités pensent que l'individu agissait contre leur pays.
Ici, l 'explication est plus vénale et la vie de trois générations va en être impactée.
Rien de très original dans ce texte pour celui qui a déjà lu sur le sujet, mais assez de matière pour le rendre intéressant.
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Moscou, en 1948. Un célèbre violoniste, Ilia Vassilievitch Grenko, est arrêté à la sortie d'un concert, puis est envoyé, quelques semaines après, au goulag, après été contraint de signer des aveux infondés. Sa propre famille est également condamnée à l'exil. Des années plus tard, le petit-fils d'Ilia, Sacha, est contacté par sa soeur, dont il n'avait plus de nouvelles. Il va ainsi se retrouver mêlé à la quête du Stradivarius confisqué à son grand-père lors de son arrestation, et être confronté à la terrible histoire de sa famille sur les dernières décennies.

Le roman entremêle les époques et les récits. Or, toutes les parties ne sont pas de qualité égale. Les descriptions de la société soviétique, et de la vie dans les camps, sont proprement terrifiantes. Elles illustrent les atrocités commises par une société totalitaire, où l'individu apparaît comme quantité négligeable. En revanche, le versant contemporain de l'histoire ne m'a pas franchement convaincu : trop léger, des situations connues (encore un héros hacker !), voire peu crédibles (l'épisode des « retrouvailles » entre Sacha et sa soeur est plutôt ridicule, je suis désolé de l'énoncer ainsi). Pour autant, l'intrigue, bien documentée sur le plan historique, est vraiment prenante, difficile de décrocher une fois la lecture entamée. Je ressors donc de celle-ci avec une opinion plutôt positive.
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Deutsche Qualität ?
Un roman allemand récent et efficace. Un scénario solide. Un récit que l'on suit avec intérêt et qui alterne, de manière toute classique, un chapitre pour tel personnage et tel autre, qui fait se succéder habilement présent et passé.
Et puis finalement l'impression d'un livre qui est peut-être tout d'abord un produit efficace, très habile certes, mais qui aurait pu être écrit par bien d'autres.
On a lu un livre plaisant, mais de là à découvrir un auteur...J'ai bien cherché mais je n'ai guère vu de citation à extraire du livre, tant le style est banal.
Ceci dit pour quelqu'un qui ne connaîtrait pas l'histoire de l'URSS, le livre a un côté très instructif et les scènes de goulags sont fortes.
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