Le tiroir au papillon - La tête de mon père

[...] Elle était venue à lui, la nuit, seule, dans une robe mouillée qui lui collait aux jambes. Grand-Père lui a offert du thé et elle l'a suivi dans l'étroite cuisine pour l'aider.
Dans la pénombre, ils se sont heurtés. Elle le frôlait de la pointe de ses seins, dures comme les boutons d'une veste militaire.
Grand-Père s'est excusé soudain et il est parti se raser. Il ne pouvait pas être intime avec une femme s'il n'était pas rasé. Son rasoir était rouillé, ela prenait du temps. La femme mouillée a ouvert le lit et s'est couchée. A ce moment précis, la porte s'est ouverte toute grande et un homme et deux femmes ont fait irruption dans la chambre.
- Tu as déshonoré notre fille, ont-ils crié, maintenant, marie-toi !
Je me suis fait avoir comme un gamin, a écrit Grand-Père. Il l'a compris quand il a vu le chiot se précipiter vers ces gens en remuant la queue. [...]