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Citations sur Le Pacte des MarchOmbres, tome 2 : Ellana l'envol (218)

D'un claquement de langue, Ellana mit sa monture au pas. Elle s'éloigna vers l'ouest sans se retourner. Derrière elle, un rayon de soleil se posa sur la plaque d'écorce.
La douleur infinie de celui qui reste, comme le pâle reflet de l'infini voyage qui attend celui qui part.
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— Je commence par te filer une beigne pour que tu la fermes, ensuite je te charge sur une épaule, je t'emmène là où j'ai envie, je te file une beigne pour te réveiller et on cause.

Ellana afficha un air surpris.

— Quelle délicatesse ! Dois-je en conclure que tu es civilisé ? Pour un Thül, j'entends.

— Mes parents ont parfois honte de moi, c'est pour dire.
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Ce n'était pas une inconnue qui passait devant elle, c'était Nahis, la petite fille qui lui avait offert son nom et qui était morte dans ses bras.
Même légèreté dans les gestes, même mélange de gravité et de vivacité dans le regard, même force affichée cachant mal une réalité plus désemparée.
Devoir et solitude.
Crainte et lumière.
Ombre et courage.
Ellana éprouva tout à coup l'envie de se lever pour la prendre dans ses bras et lui murmurer des mots rassurants. Les mots que, trop jeune, elle n'avait pas su offrir à Nahis.
"N'ai pas peur, je suis là. Je ne t'abandonnerai pas. Tu ne risques plus rien."
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-L'as tu vraiment trouvée ou crois tu l'avoir trouvée ? lança-t-elle. Comme tu croyais m'aimer.
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- Je... je n'en peux plus, balbutia-t-elle.
Hurj hocha la tête. Un Thül devait être mort pour avouer qu'il était las et, même mort, il n'admettait jamais qu'il avait atteint ses limites !
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Hurj Ingan caressa une de ses tresses, mal à l'aise.
- Désolé, Piu, mais là, c'est moi qui ne comprends pas. Qu'entends-tu par réponse du savant et réponse du poète ?
Elle lui sourit.
- C'est une formule magique.
- Une formule magique ?
- Une façon différente d'appréhender le monde si tu préfères. Ma mère me l'a offerte quand j'étais toute petite et, depuis, elle a souvent guidé mes pas.
- Ta mère ?
- Non, la formule magique. Ma mère est morte quand j'avais trois ans. Peut-être quatre.
- Ah, et euh... Piu ?
- Oui ?
- Que répondent ton poète et ton savant à la question que je leur ai posée ?
- Pour l'instant, ils restent silencieux. Tu les as surpris, grand chef, et ils demandent un peu de temps pour y voir clair.
Hurj soupira.
- Dis-moi, Piu, tu ne pourrais pas, pour une fois, laisser de côté ta façon différente d'appréhender le monde ? Je te pose une question, tu réponds oui ou tu réponds non. C'est simple, rapide et efficace.
- Non, Hurj, je crains que ce ne soit pas si simple.
- Mais...
- Demain soir, d'accord ?
Il ouvrit la bouche, la referma, puis écarta les bras pour montrer qu'il capitulait.
- Comme tu veux.
Il se raidit soudain. Ellana s'était approchée de lui jusqu'à le toucher. Elle se pencha encore...
- J'ignore ce que répondront le savant et le poète à ta jolie question, lui murmura-t-elle à l'oreille, mais quel que soit leur avis, il faut que tu saches que jamais personne ne m'avait offert d'aussi belles paroles.
Elle effleura ses lèvres d'un baiser soupir.
Il tressaillit, voulut l'enlacer, elle glissa entre ses mains, insaisissable. Le temps qu'il se lève, elle avait disparu. Comme si elle n'avait jamais existé.
- Demain soir, chuchota la nuit.
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- Alors ? fit-il.
- Alors je suis inquiète.
Le visage du guerrier s'assombrit.
- La petite va mal ?
- Non, elle a le courage et l'ambition d'un légume bouilli mais elle va bien. Avec un peu de chance, elle s'en sortira. Ce n'est pas pour elle que je suis inquiète, c'est pour moi.
Hurj haussa les sourcils, déjà elle poursuivait :
- Je dois avoir du sang thül dans les veines.
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- Te rends-tu compte à quoi j'en suis réduit ? se plaignit-il un soir à Ellana. Moi, l'héritier d'un des plus puissants clans thüls du nord-ouest, je dirige un ramassis d'incapables et je n'ai, pour me seconder, qu'une gamine à peine sortie de l'oeuf !
- Il faudra qu'un jour ton père t'explique comment on fait les enfants, rétorqua Ellana. Je te promets qu'il ne s'agit pas d'oeufs mais de quelque chose de bien plus intéressant. Lorsque tu le comprendras, peut-être ton sale caractère de Thül s'arrangera-t-il.
Hurj Ingan poussa un rugissement et serra ses poings énormes.
- Maudite éclaireuse, tu...
- Cesse de vociférer, veux-tu, l'interrompit Ellana. Tu ne m'impressionnes pas plus que ton frère.
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- Celui-ci n'a aucune chance non plus, déclara Nillem. La finale se déroulera entre le Thül et...
Ellana le fit taire d'un geste. L'homme qui venait d'entrer dans l'arène n'avait ni la stature du colosse chauve ni la musculature d'Hurj Ingan. De taille moyenne, les cheveux très courts, la peau burinée par le soleil, il dégageait toutefois une aura de puissance que ne possédait aucun des concurrents qui l'avaient précédé.
Ellana se ravisa. Ce n'était pas seulement de la puissance.
Sa manière de se mouvoir. Souple et concentrée à la fois. Différente de celle des marchombres mais fascinante pour qui savait regarder.
Sa façon de regarder, justement. Sans rien fixer mais sans que rien ne lui échappe.
L'impression qu'il donnait d'être prêt à faire face en une fraction de seconde à n'importe quel évènement.
- Comment s'appelle-t-il ? demanda Ellana à Nillem.
- Qui ?
- Lui.
- Je ne sais pas. La maître de cérémonie a annoncé son nom mais je ne l'ai pas retenu.
- Je parie qu'il se qualifie.
- Pari tenu. Il n'a pas la carrure d'un lanceur.
L'homme saisit la javeline que lui tendait un des assistants, prit trois pas d'élan, bras tendu derrière lui, et la projeta vers le ciel d'un geste ample et maîtrisé à la perfection.
Fluidité.
Et force.
Force et fluidité.
La javeline franchit la ligne rouge, poursuivit son vol comme si elle avait été oiseau et non arme de métal, dépassa les traces laissées par les lancers des concurrents précédents avant de se ficher dans le sable, juste devant le mur de l'arène.
Le record d'Hurj Ingan pulvérisé.
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Elle était marchombre.
Mais le corps ?
La tempête rugit dans son esprit.
Son corps était une partie d'elle. Elle lui devait le respect, c'était par lui qu'elle appréhendait le monde mais il n'était qu'une partie d'elle.
Sa condition de marchombre prenait naissance au-delà des limites de son corps. Elle le transcendait, et si son corps était enchaîné, blessé, affaibli, brisé même, elle n'en demeurait pas moins libre.
Elle était marchombre. La tempête cessa soudain de souffler.
Les yeux d'Ellana se posèrent sur Jilano.
- Merci, souffla-t-elle.
Il faisait froid.
Très froid.
Assez froid pour que ce soit une perle de glace qui, en réponse, roule sur la joue du maître marchombre.
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