Je pourrais faire un poème surréaliste de toutes les réponses amusées, choquantes ou déplacées que j'aurais voulu donner les jours où je suis fatiguée d'expliquer et où j'ai envie d'en rire - noir.
J'ai appris ce que cela voulait vraiment dire, cette trisomie 21 - et j'ai découvert qu'avant je n'y connaissais vraiment rien !
Grâce à toi, j'ai appris, surtout, à ne plus trop y penser.
Evidemment, on ne peut pas l'effacer,
mais, à mes yeux, elle ne t'efface pas, toi.
Le dire ou pas.
Le dire d'entrée de jeu, et poser la trisomie comme un problème et un obstacle, alors que nous voulons souligner que ça n'en est pas un au quotidien, surtout à l'âge de Louise,
ou ne rien dire et risquer les regards et la gêne, voire la méfiance (...)
Comment trouver la juste distance pour dédramatiser sans avoir l'air de nier la situation ?
La famille, les amis.
C'est cliché, mais c'est dans de tels moments qu'on prend conscience qu'il n'y a RIEN de plus important.
Pensez-y quand vous annulerez un ciné entre copines pour cause de dossier en retard, un week-end familial parce que vous êtes "charrette" ou que vous n'embrasserez pas vos enfants ce soir parce que "le directeur général a programmé une réunion d'urgence à 18h30".
Ce n'est ni le dossier, ni le DG, ni votre BlackBerry qui vous tiendront chaud au cœur le jour où le ciel vous tombera sur la tête dans une chambre d'hôpital.
Alors pourquoi, oui, pourquoi ?
Pourquoi elle, pourquoi moi, pourquoi nous ?
Il va falloir un certain temps pour accepter que la seule réponse valable soit : parce que. C'est la vie.
Les choses arrivent, et tu apprends à faire avec, même si deux mois avant, tu pensais : "Je ne pourrai jamais."