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Critique de moustafette


Au fin fond de la Russie, dans un lieu désertique ignoré de tous, erre un vieil homme au bord de la folie. C'est Ivan Ardabiev, le seul qui refuse de fuir ce village délabré qui fut le théâtre de sa raison de vivre durant plus de quarante ans.

Selon le bon vieux procédé stalinien du déplacement, une petite communauté d'hommes et de femmes est débarquée au milieu de nulle part avec pour mission de construire toute une infrastructure afin de permettre le passage d'un mystérieux train. C'est la station Neuf de la Ligne.
La vie s'organise et suit son cours, sous l'oeil vigilant du colonel qui surveille, inspecte et contrôle.

Là où il y a des hommes et de la solitude, il y a un bar; là où il y des hommes et des femmes, il y a de l'amour, des naissances et des morts; là ou il y a du secret, il y a de la curiosité; là où il y a des lois, il y a de la transgression. Forcément.
Certains exécutent leur mission sans se poser de questions, d'autres veulent savoir. Que transporte ce train ? Où va le train zéro ? Tout ça pour quoi ? Comment ça va se terminer ? Ni la vodka, ni le sexe, ni le froid, ni la pluie, ne pourront débarasser les cerveaux de ces pensées et de ces questionnements qui, au fil des années, deviennent obsédants contaminant tout tel un poison à effet retard.
Face à l'absurde, une seule solution, la fuite réelle ou imaginaire.

La sueur, les larmes, le sang, un cocktail explosif pour fracasser les hommes contre le mur de l'Histoire. le ton est cruel mais juste. Seules la violence et une sensualité quasi bestiale pouvaient se mêler ainsi pour nous dépeindre la folie des hommes, victimes d'une autre ligne, celle du Parti, ces hommes à qui la Patrie a fait croire qu'elle leur donnait tout et qui leur a tout repris, les laissant exsangues et désorientés.

J'ai reçu ce livre comme un coup de poing. 126 pages dont je suis ressortie sonnée.
Une tragique métaphore d'un pays et de sa déliquescence
Lien : http://moustafette.canalblog..
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