C'étaient nos mères : elles savaient...
Elles savaient que leurs gosses pouvaient rencontrer n'importe quoi, dans les sillons, lorsque le soleil tombait...
Les kamikazes visent le cœur avant l'esprit. Il y a une stratégie derrière tout cela : semer la terreur et le chaos, créer un maximum de désordre.
Un vent de septembre...
un vent froid et sec...
venu de l'est...
qui s'abattait sur les champs comme la main de Dieu.
Le "kami kazé"...
le vent divin.
Les japonais se battaient pour mourir avec honneur...
Nous, nous combattions pour pouvoir rentrer chez nous...
Le problème, c'est que la nuit... les souvenirs veulent continuer à jouer.
Juste un souvenir qui s'évapore, comme les restes d'une averse sur un bout de tôle rouillée...
Elles savaient que leurs gosses pouvaient rencontrer n'importe quoi, dans les sillons, lorsque le soleil tombait...
les claquements de mâchoire d'un coyote enragé...
ou les ailes d'un ange perdu...
un ange en colère dont le paradis n'a pas voulu.
Je crois que c'est ce qu'aurait dit ma mère... si elle l'avait vu.