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Critique de tynn


tynn
04 février 2015
Bouboul est un chien errant moscovite.
Un soir de galère dans le froid polaire de la jeune URSS, il a tiré le gros lot des canidés: un nouveau maitre en la personne du chirurgien Philippe Philippovitch Transfigouratov, qui prend rang de divinité dans sa cervelle de chien.
Pauvre Bouboul! C'est bien de cervelle qu'il s'agit car il se retrouve chien de laboratoire, greffé de testicules et hypophyse humaines.

Et les résultats dépassent les espérances du chirurgien. le chien devient homme, en corps et esprit: Bouboulov, un individu ingérable et mal dégrossi, allégorie du nouvel Homme russe communiste.

Sur fond de musique de Verdi et de balalaïka, la liberté de ton dans ce petit livre humoristique et décalé est un plaisir. La littérature russe du 20e siècle ne nous a pas habitués à cette écriture caustique et jubilatoire.
En 1925, la chape de plomb stalinienne est en devenir. On trouve quelques beaux restes aristocratiques, la bienséance a encore court, la pratique des langues étrangères également, les prénoms-patronymes restent une marque de respect face à la familiarité du nom de famille. Mais les appartements communautaires et des règles de vie collective se développent, accompagnés de criminalité et perte de valeurs de société.

Boulgakov peut donc encore se permettre cette caricature littéraire, en liberté d'écrivain critique d'un système politique dogmatique. Cette satire, jugée néanmoins contre-révolutionnaire, ne sera éditée qu'à l'étranger et devra attendre 1987 pour sa publication en URSS.
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