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Critique de Senna


Lorsqu'en 1963, parut « La planète des singes », Pierre Boulle n'aurait jamais pu imaginer que ce court roman, devienne un classique de la SF, mais surtout soit (librement) adapté à de nombreuses reprises, de point à être devenu un blockbuster américain.

Je me souviens, tel un Sam Fisher, m'être infiltré dans la chambre de mon frère et d'avoir lorgné sur sa bibliothèque. Je lui avais emprunté et je le lisais en cachette. À l'époque, je l'avais beaucoup aimé et surtout impressionné par cette fin. Depuis, de nombreuses pages furent tournées et des couvertures refermées. Avec mes yeux de raison, je m'étais juré de le relire.

Narré à la première personne, ce court roman, tout du moins au début, a un certain air des récits anciens d'aventure. J'ai pensé à Jules Verne ainsi qu'à Sir Arthur Conan Doyle. Les premières lignes sont plutôt bien écrites, j'ai aimé le parallèle entre les voiliers avec l'aéronef (malgré quelques incohérences scientifiques, il n'y a pas de vent dans l'espace et le fait de baisser les voiles ne peut pas entraîner le freinage). Puis, le récit change de direction, perd de sa superbe plume pour s'orienter vers un conte philosophique. L'homme si dominant sur notre Terre est remplacé par son cousin germain le chimpanzé, l'élite prétentieuse (classe politicard, phallocrate) est représenté par les orangs-outans, les gorilles devenus carnivores dans le roman – je suis étonné de l'ignorance de Pierre Boulle – sont des brutes sans cervelles (aux antipodes des gorilles terriens). Une juxtaposition sociale qui démontre les vices de l'homo-sapiens-sapiens, ici joué par les primates. Ainsi, nous avons les atrocités de la chasse loisir (un brin de ressemblance avec les safaris), tout comme les tests scientifiques sur les cobayes animaux. Notre héros, lui, souhaite prouver de sa “classe noblesse” et n'a rien à voir avec ces pairs sauvages.

Maintenant, parlons des choses qui fâchent. Je vous préviens, le grognon de service est de sortie ! Déjà, le personnage principal m'a paru antipathique dans ses répliques hautaines (“moi l'être supérieur intelligente”), mais aussi dans son comportement où il aime dominer Nova par une certaine brutalité. Ensuite, les points de divergences entre les singes de Soror et les hommes de la Terre sont pour ainsi dire nuls. Tout est quasi identique (mon côté naïf de ma première lecture, m'avait aveuglé sur la révélation finale. Sur cette seconde lecture, c'est flagrant), hormis les guerres et les religions. J'aurais aimé que les primates, par leur lente évolution de domination, évoluent différemment, mais Pierre Boulle a juste échangé les rôles, pour mieux démontrer l'ignominie humaine. Ainsi, les Soviétiques ayant envoyé Laïka à une mort ignoble est identique ici. Plus j'avance, plus je découvre des défauts. Bon, j'ai bien aimé l'assemblée générale, immense et vertigineuse. Bref, je l'ai lu, mais j'aurais dû rester sur ma première impression juvénile.
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