Gens pressés s'abstenir, c'est un livre qui prend son temps.
J'ai découvert en même temps
Nicolas Bouvier et
l'Usage du monde, et c'est un des meilleurs carnet de voyage que j'ai lu. Il n'y a pas que les qualités littéraires du récit - cet homme là écrit vraiment très bien - il y a surtout la lenteur du voyage, ce rythme qui fait que l'important c'est le trajet lui-même plutôt que la destination.
Ce voyage de la Suisse aux portes de l'Inde est long, très long.
Nicolas Bouvier et
Thierry Vernet (qui illustre cette épopée de ses dessins à l'encre) jouissent des rencontres, de simples observations, de leur distance au monde. Et leur patiente avancée sur l'échine du monde est fertile.
La vie intérieure de nos compères s'étoffe par la perte, quand le cheminement les dépouille de tout.
Cela ne va pas sans questionnement, et l'errance devient peu à peu intérieure.
Ce qui mène tout droit au Poisson scorpion, mais c'est une autre histoire.
Commenter  J’apprécie         270