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Critique de Floyd2408


Une ballade dans les étales d'une librairie grand public, les livres de poche sont disposés selon un critère qui m'est inconnu, j'erre sans but précis, découvrir de nouvelles lectures, puis je me surprends de découvrir un roman de Franck Bouysse H, que je ne connaissais pas , pourtant après avoir dévoré Glaise et Plateau, j'ai fait des recherches approfondies sur son travail qui me touche beaucoup, je dénude son oeuvre roman par roman, Vagabond, Grossir le ciel, puis Né d'aucune femme, viennent siester un temps dans ma bibliothèque personnelle, d'autres viendront comme son dernier Buveurs de vents, H est une oeuvre à part, que j'achète sans me poser de questions, je lis avec empressement le quatrième de couverture. C'est à l'origine trois carnets séparés, le premier, le mystère H, le second, LHondres ou les ruelles sans étoiles, et le troisième, La Huitième lettre, publiés respectivement 2008, 2010 et 2012, ils sont réunis dans ce roman au titre éponyme H, pour le plaisir des amateurs d'aventure, de fantastique et d'une écriture, surtout dans le dernier livre, caractéristique à Franck Bouysse, que j'ai perçu dans ces deux romans déjà lus. La dernière fois, où je fus autant prisonnier d'une lecture était Da Vinci Code de l'Américain Dan Brown, j'avais envie de ne plus lâcher ce livre, j'ai eu d'autres moments entre, mais par des émotions différentes, comme Ambre de Maxime Chattam, Les trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas et j'en oublie, H est une livre qui a réveillé ma fougue d'adolescent, l'aventure est une source si rafraichissante surtout lorsque les mots sont à la gloire de l'intrigue, une vraie passion nait.
Cette fresque a cette alchimie, grâce à cette trilogie de ces trois histoires dans l'indépendance de l'une de l'autre par sa forme à l'intrigue commune, celle de l'aventure dans sa première partie, à l'essence même des conquêtes fluviales, comme celle contée par Robert Louis Stevenson, avec L'Île au trésor, ce volet respire le grand large, raconté dans un Journal tenu par un certain John W. , en partance pour une nouvelle aventure maritime à bord de la petite goélette l'Arlequin. La deuxième partie se déroule principalement dans Londres à la fin du XIXème siècle, avec en toile de fond l'histoire de Jack l'éventreur et aussi l'atmosphère de Charles Dickens, avec Oliver Twist, Les Grandes Espérances que l'on retrouve dans une bibliothèque de l'un de ces personnages, et cette troisième partie plus Bouyssien, une écriture plus aboutie, mais des échos tintent à cette prosaïque plus dense, comme celle d'une des histoires sur Vienne et ses flâneries d'un protagoniste du Roman, comme Stefan Zweig dans les lumières du Prater ou La Nuit des temps de René Barjavel, sur l'antarctique avec cette histoire narré par H, sur le mont Tanok , dans la Banquise de l'Antarctique, 143-162 apr. J.-C. Franck Bouysse nous embarque dans la culture Maya, puis celle des légendaires Amazones, la mystérieuse île de Pacques et des étranges statues, de l'esclavage dans cette Amérique des plantations de coton, la mythologie grecque avec le disque d'Héphaïstosle, et la culture Égyptienne et ses pyramides. La richesse de ce roman est la progression de l'intrigue, avec la pluralité des inspirations et surtout une puissance d'écriture, pénétrons alors dans cette folle aventure.
Le mystère est cet homme H, la pierre angulaire de ce roman, par son étrangeté et les zones d'ombres qui l'entourent, déjà dans le carnet de John W. son ami, le nommant ainsi, puis par la suite du roman, nous découvrant son histoire et le rôle qu'il aura pour l'humanité, il aura cette phrase si juste « Nous avons confondu les humains avec l'humanité », celui-ci devra défendre la vie de la terre et trouver des arguments pour montrer la richesse de l'être humain, qui , pour sauver la terre face à une communauté inconnue, des êtres auquel il appartient , voulant s'en détaché, ayant connu la volupté de l'amitié de son ami John W. et de sa femme Marie, pour être touché au coeur de son être dépourvu de sentiments, de corps et d'immortalité, ces êtres sont immuables à ces univers qui composent la galaxie. Il y a un autre personnage auquel je me suis attaché profondément c'est Jonas, nous le rencontrons éphémèrement dans le journal de John W. c'est l'un des deux marins internés dans un l'asile psychiatrique de Bedlam, devenu fous, suite à une expédition malheureuse, celle de Sir John Lucas à bord du Black Warrior parti à la recherche de la légende des cents vingt, les deux rescapés ont été repêchés au beau milieu de l'océan Atlantique. Dans la deuxième partie Dickensienne, Franck Bouysse relate la vie de Jonas, de son enfance à sa vie d'adulte, une vie vagabonde qui le fera voyager à travers le monde, déjà garçon, il a su toute suite prendre en main sa vie et avoir cette capacité froide de prendre des décisions radicales, comme enfant, tuant sa mére alcoolique, prostituée, vieillissante d'une pierre lancée sur le bord d'un trottoir malfamé des bas-fonds de Londres, comme ceux ou se perd Dorian Gray, le héros d'Oscar Wilde. D'autres personnages secondaires comme l'auteur du journal de la première partie John W., un ami de H, marié à Marie, Philanthrope, sa femme aura un rôle conséquent par la suite, malgré elle, par l'intermédiaire de H, la jeune écuyère Mary accueillant Jonas au Cole's Circus, et bien d'autres que Franck Bouysse présente brièvement en prémisse au début de sa deuxième partie, en résumant la première partie, et puis il faudra venir vous perdre dans cette fresque pour les découvrir et partager leurs aventures.
L'histoire est la quête de la légende des cents vingt que vont poursuivre John W. et H, à la recherche de celle précédente dirigée par Sir John Lucas, Franck Bouysse entraine nos aventuriers de Londres vers les profondeurs de l'Amazone et en France aussi. Un récit où le fantastique caresse la réflexion sur le devenir de l'homme, à travers huit récits dans la troisième partie, la particularité humaine à pouvoir s'aimer, s'émouvoir, s'ouvrir à l'art, accéder à la transcendance d'une gloire divine, et d'émotions contradictoires. Je ne n'oublie pas les petites anecdotes savoureuses sur les explications des statues de l'ile de Pâques, la construction des pyramides Égyptiennes et le mythe des amazones.
Si je peux être titillant sur cette oeuvre c'est la brutalité de la fin, j'aurai aimé un quatrième épisode pour encore rester dans cette aventure et être avec Jonas et cette légende des cents vingt, puis de la lumière blanche destructrice.
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