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Critique de LN


Elizabeth Bowen fait montre d'une maîtrise stylistique qui sert admirablement les portraits psychologiques de ses personnages. Ces derniers sont des êtres aux multiples mystères, complexes, cachés derrière les apparences des convenances.

La jeune Contessina laisse M. Barlow la courtiser par lassitude et ennui. Mais sa jeunesse ne se cache pas loin derrière les minauderies...

Ann Lee, une jeune modiste accueille en parfaite professionnelle deux clientes, mais un invité inopportun va compliquer la situation, révélant aux deux femmes une vie personnelle complexe.

Dans "J'ai quelque chose à vous dire", le jeune Terry semble profiter d'un moment d'intimité agréable allongé aux côtés de la belle Joséphine. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, et la belle jeune femme étendue ne semble pas en grande forme...


La subtilité de la psychologie des personnages met en valeur les recoins obscurs de l'âme humaine dans un éclair lucide aveuglant. Sous une conversation banale, se cachent des réflexions cruelles autour du badinage amoureux, de la découverte de la sensualité et de la séduction, de la complexité des sentiments amoureux, de la vie de famille, des rapports entre les êtres, et finalement des sombres profondeurs de l'humain.


Une poésie affleure entre les lignes :



« Leur table se trouvait à côté d'une fenêtre ouverte ; une nuit d'un velours bleu sombre y pendait comme un rideau ; on pouvait sentir la présence endormie du lac, et sur l'eau quelqu'un se mit à chanter en s'accompagnant à la guitare. C'était une nuit de pouls enfiévrés, de battements de coeur oppressés, une nuit d'amour. Une nuit à poser les lèvres sur une peau satinée, chaude comme les grosses grappes de raisins mûrissant au soleil. Personne autour de lui, M. Barlow le savait, n'était capable ne fût-ce que d'entrevoir les possibilités d'une telle nuit. Tous ces couples mariés, ces gens nantis d'une famille – et jusqu'aux nouveaux époux – semblaient anémiques ; du reste, dès qu'une femme devenait l'épouse d'un homme, celui-ci cessai pour ainsi dire de se comporter en gentleman et se transformait en Joueur. » (p. 58)



La comparaison avec Jane Austen n'est pas usurpée, Elizabeth Bowen est une grande romancière …



Ce que j'ai moins aimé :



Je ne sais s'il m'en restera grand-chose tant les nouvelles sont courtes et les conversations des protagonistes « sans importance », mais ce bref recueil m'a donné envie de découvrir plus avant l'oeuvre de cette auteure.



Lien : http://www.lecturissime.com/..
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