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Critique de Davalian


Dès la première page William Boyd marque ses distances avec Carte blanche : nous retrouvons donc un 007 plus proche du personnage imaginé par Ian Fleming. En apparence à tout le moins...

Il ne suffit pas en effet de renvoyer James Bond dans le passé pour écrire un bon 007. Comme ses prédécesseurs, qui sont eux-mêmes contraint de se plier aux exigences éditoriales (les nouvelles aventures de Bond sont confiés à des écrivains chevronnés) l'on sent que l'auteur a son style, ses mécaniques, son histoire (il est né en Afrique ce qui explique beaucoup de choses). Cela induit de nombreux paramètres qui nous éloignent des origines alors que l'on prétend y retourner. Par ailleurs, le roman en lui même n'appartient pas vraiment au genre de l'espionnage mais davantage à celui d'un roman d'aventures.

Le célèbre agent secret est envoyé en Afrique, dans un pays en pleine guerre civile pour une mission pour le moins vague. Est-ce la preuve d'un manque d'inspiration ? L'impression de vide étonne mais elle est rapidement masquée, notamment par un rythme soutenu dû à des scènes d'action, des intrigues parallèles. Il n'en demeure pas moins que le scénario parait a priori confus. Il faudra attendre les deux tiers de l'ouvrage pour comprendre pourquoi... Dommage que cela nous laisse une longue première partie. Les événements sur place s'arrangeant à l'unisson des besoins du scénario. Pratique, mais un trop commode.

Une nouvelle aurait été largement satisfaisante. Fort heureusement, un coup de théâtre inattendu viendra faire son petit effet.. avant de nous présenter un James Bond dans une position... non mieux vaut passer cela sous silence. D'autant que nous avons également droit à des passages consacrés au militantisme. Nous découvrons ainsi James Bond à Londres, dans son quotidien... le pas de la caricature est bien évidemment franchi : le voilà faisant face à une nouvelle gouvernante, à un entrepreneur et à un vendeur de voiture décidément bien confiant, sans oublier bien sûr la conquête du moment.

Bien qu'intéressantes de nombreuses idées tombent rapidement à plat. Certes l'auteur a voulu faire du neuf mais tout cela cadre mal. Ainsi nous évacuons les gadgets, retrouvons un grand méchant qui fait aussi office de second couteau, des créatures de rêve... mais d'un autre côté les ingrédients ne prennent pas : il y a les références à l'âge de Bond qui joue les voyeurs piques-assiettes, se sent vieux, se rappelle trop fréquemment son passé, va faire un tour dans un cinéma ou hésite entre tel ou tel modèle de voiture. Constamment, le roman oscille entre un équilibre précaire et fait trop souvent les mauvais choix.

La quatrième de couverture en révèle beaucoup trop. Elle nous fait miroiter une histoire de vengeance qui semble être le moment du livre. Oui, sauf que pour cela il faut passer par quelque chose qui est résumé en quelques mots. Dommage car ce quelque chose est de loin plus passionnant que la pseudo vendetta bondienne.

Au final, tout cela nous donne un roman agréable qui se lit vite. Mais Solo parvient difficilement à nous faire croire qu'il s'agisse de notre 007... remplacer le par un autre personnage gommez les références au service et à M et voici une trame générale, sur laquelle on peut faire jouer n'importe quel héros.
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