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Critique de 974JerLab34


Une babéliote stéphanoise et avisée (ce qui peut s'avérer antinomique en matière de management ou d'administration municipale) estimait récemment que, je cite, « Les Éditions Gallmeister sont incontestablement l'agence de voyage la moins onéreuse du marché »…
Alors, elles sont aussi le cabinet de sophrologie le plus abordable et le plus compétent du secteur des médecines douces où charlatans et margoulins sont légion. Ce titre rejoint la longue liste des oeuvres réjouissives jalonnant cette indispensable maison… et tant pis pour le barbarisme.
« L'amitié est un cadeau à se faire » ? Un scénario habilement ficelé, digne d'une rencontre improbable entre Scorsese, Jarmusch et Spike Lee. Un bouquin qui se dévore comme un hot-dog sur la 42nd Street. L'histoire progresse avec, à chaque chapitre, un nouvel angle de vue, celui d'un des nombreux protagonistes de cette histoire gentiment déjantée. Les actions se chevauchent mais le procédé quasi mécanique ne gêne nullement le déroulé de l'intrigue. Au contraire, il permet d'aiguillonner la curiosité du lecteur. Non seulement, il a hâte de connaître la suite de ces aventures passionnantes. Mais, surtout, il ne peut que s'attacher aux personnages hauts en couleur, y compris, ceux qui sont aussi sympathiques que Gérald D.. Cette empathie est d'ailleurs cruelle parce que l'espérance de vie dans ces quartiers d'un pays pourtant réputé prospère, flirte dangereusement avec des statistiques de PMA (Pays les Moins Avancés, pour ceux qui ne sont pas géographes).
Se croiseront ainsi les destins parfois tragiques d'un octogénaire libidineux, d'une respectable veuve de mafioso, de quelques tueurs, d'une ado difficile, d'un amoureux éconduit et arnaqué, d'un chauffeur de taxi philosophe et, pour la bonne bouche (oups !) de deux anciennes vedettes du X.
Avant de lire ce livre, je ne m'étais jamais interrogé sur la réinsertion professionnelle des actrices pornographiques, le terme réinsertion prenant dès lors un relief particulier. En effet, à l'exception de Brigitte Lahaie, Catherine Ringer et Roselyne Bachelot dont les reconversions sont médiatisées, que sont devenues ces responsables involontaires de tant de cas avérés de surdités précoces ? Ce n'est pas le moindre mérite de William Boyle que de proposer des exemples concrets de ce pan peu documenté de la problématique des changements d'orientation professionnelle. Je vous accorde que ce point ne bouleversera pas votre appréhension des enjeux essentiels du chômage des seniors dans nos sociétés occidentales vieillissantes.
Cessons, séance tenante, ces considérations graveleuses. En suivant cette pente, nous tombons trop facilement dans le piège tendu par William Boyle, ce grand gamin né à Brooklyn… En effet, derrière l'ironie, l'humour, la truculence (euh ! je radote, non ?), s'esquisse surtout, au fil des pages, une tendre réflexion sur les liens peu à peu tissés entre une délicieuse mamie et sa petite-fille un peu paumée. Cette relation irrigue et gagne ceux qui les côtoient. Dès lors, l'auteur nous persuade de l'importance de l'amitié… A moins qu'il ne s'agisse d'amour…
Comme le chantait un poète récemment disparu « Entre l'amour et l'amitié, il n'y a qu'un lit de différence »…
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