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3,4

sur 116 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après l'hospitalisation de son père, Joe, pour une pneumonie, Erica n'a d'autre choix que de le placer en centre de rééducation afin qu'il reprenne des forces. Désormais seule avec lui, son mari et sa mère étant décédés, son fils, Jimmy, s'étant fait la malle au Texas et ne donnant aucune nouvelle, sa soeur habitant trop loin, Erica devrait s'occuper seule de lui. Mais avec son travail, son modeste appartement, elle n'est pas en mesure de le faire. le vieil homme, un brin acariâtre, refuse pourtant catégoriquement de passer une seule journée dans ce centre. Après des mois de silence, Erica reçoit un appel de son fils. Sans travail, sans un sou en poche, sans nulle part où aller, il est contraint, non sans remords, de retourner vivre dans ce vieux quartier de Brooklyn...

Boire et déboires d'une famille américaine ordinaire... Erica, la cinquantaine, peine à mener de front son travail, l'attention et les exigences que réclame son père, le silence puis finalement le retour de son fils. Ce dernier, Jimmy, rentre au bercail, la tête basse et la queue entre les jambes, même s'il peut compter sur le soutien, la bienveillance et l'amour de sa mère. Au fil des pages, William Boyle dépeint le lien, ténu et fragile, qui unit mère et fils. Une confrontation entre deux personnes de génération différente qui peinent à se comprendre. Dans ce roman empreint de mélancolie, de nostalgie, d'un brin de tristesse, les personnages, épuisés par la vie, sont finalement touchants de par leur fragilité mais aussi de par leur combativité. Des personnages qui, au final, auraient mérité d'être étoffés. L'auteur nous plonge dans une ambiance morose, parfois sombre. Un récit authentique, humain, sans effusion, sur fond d'homophobie et d'alcoolisme.
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William Boyle est un auteur honnête : il annonce la couleur dès le titre. Comment résumer "Tout est brisé" en 3 mots ? Trouvé ! Tout est brisé. Pas plus compliqué.

Plus sérieusement, "Tout est brisé" est à la fois un roman pessimiste qui peut foutre le cafard et un roman profond qui fait réfléchir à un tas de sujets sérieux chers à tous à un moment donné de la vie : le rapport à la famille, à l'avenir, à la vieillesse, à la dépendance, au sens de la vie, au passé, à la filiation, etc. Un peu plus de 200 pages et tout ça est abordé sous un angle brut qui fera fuir les âmes sensibles. Alcool, drogue, addictions, ambiance scatologique, autant dire qu'on n'est pas dans de l'édulcoré.

J'ai apprécié l'atmosphère new-yorkaise (le roman se déroule à Brooklyn). Les personnages sont à la fois repoussants et attachants. Toute la structure du roman est à rapprocher du théâtre, un drame en quatre actes. Les espaces et décors sont limités, les personnages sont peu nombreux, leurs relations complexes, le rythme prend son temps et les dialogues nous sont familiers. Je ne suis pas allée jusqu'à m'identifier aux personnages mais j'ai eu la sensation de bien comprendre leur logique respective et leurs attentes.

"Tout est brisé" n'est pas le roman du siècle et si vous n'avez pas le moral, passez votre chemin, mais au-delà de son réalisme pas très glamour se niche une forme d'espérance annonçant peut-être un arc-en-ciel.

"Somewhere, over the rainbow..."


Challenge TOTEM
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Noir c'est vraiment noir , dans ce second roman de William Boyle ou l'on suit les affres quinquagénaire, secrétaire médicale un peu à la dérive et de son fils homosexuel triste qui noie son chagrin et sa déprime dans l'alcool dont les retrouvailles après une longue absence seront assez douloureuses et rongés par les non dits et les regrets.

Roman sur l'âpreté de l'existence, à la fois sombre mais plein de douceur "Tout est brisé" est un très beau roman, car Boyle n'a pas son pareil pour décrire ces êtres abîmés par la vie avec sensibilité et une belle leçon de combativité , loin des standards littéraires américains trop bien formatés.

" On s'en fiche de savoir de quoi tu es les roi. Peut-être que tu es le roi de paumés. Dresse toi et annonce le à l'univers ! "
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans ce roman dédié à sa mère William Boyle fait alterner deux voix, celle d'une mère et de son fils.
La mère c'est Erica, la cinquantaine fatiguée par une vie d'une monotonie désespérante, les deuils et les difficultés financiaires .
Le fils, c'est Jim qui a 23 ans traîne ses baskets et son cafard chronique. Incapable de faire face à la dureté de la vie, il zone et noie sa désolation dans l'alcool.
Alors que le lien entre la mère et le fils semblait définitivement brisé depuis que Jim a quitté la maison, une lueur d'espoir apparaît quand celui-ci revient.
Erica va tout faire pour renouer le lien...
A travers cette histoire, ce roman raconte la vie de tous les jours, les petits moments avec ses peines mais aussi les rares instants de chaleur passés ensemble autour d'un verre, d'une cigarette. Une lecture pas follement gaie mais dont il se dégage une musique émouvante, déchirante comme celle d'un blues de Tom Waits.
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William Boyle nous propose avec ce livre d'entrer dans le quotidien de personnes ordinaires. Ce sont pour la plupart des laissés pour compte que l'on va suivre pendant 200 pages. On va rencontrer Elisa, la femme seule, qui après la mort de son mari, doit s'occuper de son père grabataire et Jimmy, son fils, qui revient au bercail après s'être égaré.

Autant vous dire que tout ceci n'est pas joyeux. Ces destins transpirent le désespoir et l'ambiance est plutôt sombre. Mais pour créer son atmosphère, l'auteur ne rajoute pas de péripéties ou de drames supplémentaires. Il ne joue pas la carte de la surenchère et se concentre sur la simple vérité. Il place le lecteur au plus près de la vie de ses protagonistes. Pour ce faire, on assiste à des moments de leur vie et pas forcément les plus glorieux. Les travers des personnages sont mis en exergue lors d'échanges très réalistes. le manque de communication et le relationnel compliqué de cette famille créent des situations assez gênantes dans lesquelles les acteurs ne semblent jamais trouver leur place. La tension est telle que l'on se sent, nous aussi, mal à l'aise.

La relation mère/fils est à la base de cette histoire mais plusieurs thèmes sont aussi traités. Avec Jimmy, l'auteur s'attache à montrer les ravages de l'alcool et de l'homophobie sur l'existence d'un jeune homme et avec Elisa, il développe l'amour inconditionnel d'une mère et l'espoir d'un jour meilleur.

Grâce à ce texte très ancré dans la réalité, William Boyle nous livre une tranche de vie d'individus sans défense, qui se recroquevillent sous les coups du destin. Ces esprits tourmentés combattent quotidiennement pour refaire surface. Leurs retrouvailles forcées donnent lieu à des scènes oppressantes mais qui débordent d'humanité. On comprend alors que tout devient plus complexe quand « tout est brisé » !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Erica se sent si seule à Brooklyn. Après son mari, c'est sa mère qui est décédée d'une mauvaise chute. Elle doit jongler entre son travail et son père, qui sort de l'hôpital après une mauvaise pneumonie. Plutôt bourru et têtu, celui-ci ne veut pas rester en maison de repos. Quand Erica reçoit enfin des nouvelles de son fils Jimmy, parti vivre à Austin, elle voit là une petite lumière dans son obscur quotidien. Mais Erica et Jimmy ne se comprennent pas. La cohabitation est chaotique et chacun tente difficilement un pas vers l'autre…

Je découvre William Boyle avec ce roman, Tout est brisé. L'histoire d'Erica et Jimmy est celle de la vie ordinaire, de relations familiales tendues et d'une Amérique où les rêves ne sont pas aussi faciles à atteindre que ce qu'on veut bien le dire…

Comme dans la réalité, Erica et Jimmy sont deux personnages ambivalents. Ils sont touchants dans leurs fragilités, leurs peurs, leurs angoisses, mais ils sont aussi un tantinet exaspérants dans cette façon mélancolique de voir l'avenir. Erica, que rien ne fait vibrer, pour qui tout est insurmontable, ne voit que l'ancien petit garçon qu'était son fils. Jimmy lui, n'a jamais vraiment quitté l'adolescence, sans qu'aucune responsabilité ne lui incombe, sans jamais vouloir se prendre en mains.

Entre tensions, regrets, culpabilité et reproches, ces deux-là se regardent en coin et ne laissent aucune place aux sentiments. Ils leur faudrait pourtant peu de choses pour compter l'un sur l'autre.

On les quitte au coeur d'une tempête, espérant que cet isolement les rapproche, qu'enfin ils puissent s'appuyer sur une épaule solide et enfin calmer ce vide qui les détruit de l'intérieur…
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Dernière lecture de 2018 avec ce sombre "tout est brisé".
A Brooklyn , un femme, la cinquantaine, lutte entre son travail dans un cabinet médical et son père de plus en plus dépendant. Elle a récemment perdu sa mère et son mari et son fils ne donne aucune nouvelle depuis son départ à Austin .
le décor est planté et cela manque clairement de gaité , gaité que le titre ne suggérait d'ailleurs pas.
Le livre tourne autour d'Erica , la mère; Les relations avec son fils , que son père avait rejeté, la gestion de son père . Mais c'est aussi une vision sombre de l'Amérique : Malgré son travail fixe , elle n'arrive pas à joindre les deux bouts, le système d'assurance en prend pour son grade.
La jeunesse est présentée ici comme désespérée, déconnectée du monde du travail. Une sorte de "No Future " que l'auteur, disquaire, agrémente de références musicales ( qui m'ont bien fait sentir que j'étais un bel ignare :))
Un peu d'espoir ? Oui, mais pas trop quand même !
Il y a un autre protagoniste dans ce roman, tombé du ciel, ou plutôt d'un tabouret de bar , qui va tenter philosophiquement de recoller les morceaux , en tous les cas de fournir la colle.
Il se définit comme prof .Enfin , il n'a pas tenu bien longtemps ( une pensée émue ici à ceux qui pensent que c'est un métier facile :)
Son influence sur la mère, dont le ton va changer vis à vis de son fils , est indéniable. Il est vraie qu'elle était chiante la mère : "Mets ton manteau, où vas tu , ne bois pas ..." pour recoller les morceaux , on a connu stratégie plus efficace.
C'est une lecture poignante mais qui pour moi manque de densité . Sans tomber dans le pavé , une étude un peu plus longue des personnages n'eut pas été superflue. On reste un peu sur sa faim, d'autant plus que les 205 premières pages sont très bien. Mais il n'y en a pas d'autres !
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Une femme perdue et son fils alcoolique et dépressif. Un monde pas gai et où les solitudes, les non-dits, les manques ressurgissent au cours de retrouvailles. Sensible, touchant et somme toute, avec un peu d'espoir, j'ai été émue par cette relation mère-fils qui peu à peu renaît de ces cendres après une longue séparation choisie par le fils.
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Tout est brisé, c'est l'envers du décor du rêve américain. Avec une famille décomposée, William Boyle nous dresse un portrait touchant de la société américaine avec des personnages qui s'aiment et se rejettent à la fois.
La construction du roman est assez originale, quatre parties représentant à chaque fois le quotidien de la mère ou du fils. Nous permettant ainsi de nous sentir plus proche d'eux.
Le style d'écriture est aussi à souligner : il nous captive par sa justesse et sa simplicité alors même que l'auteur nous dresse des portraits remplis de désespoir et de tristesse.
Au final, c'est une superbe histoire d'amour fait de destin cassé où tout est brisé... Enfin pas complètement, cette histoire aurait pu être totalement noire, mais nous refermons le roman avec une sensation d'espoir.
Lien : https://pause-the.blogspot.c..
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Gravesend avait été une de mes meilleures lectures de 2016, je suis donc très heureuse de retrouver le brillant William Boyle avec Tout est brisé !

Nous retrouvons ici l'ambiance si particulière, si sombre et si passionnante du roman précédent de l'auteur. Nous retrouvons Brooklyn, nous retrouvons des personnages relativement similaires : tout aussi émouvants, complexes et attachants. William Boyle écrit des histoires de vie, des morceaux d'existence, des instants inoubliables, parfois ordinaires mais toujours remplis de passion avec ce côté dramatique qui se rapproche du pessimisme sans pour autant manquer de lueur d'espoir.

Je suis vraiment fascinée par l'univers de cet auteur et je me suis vraiment régalée à la lecture de Tout est brisé. C'est une histoire puissante, percutante, déchirante. On ne peut pas sortir indemne de cette lecture et il ne faut pas être une âme sensible pour décider à se plonger dans les noirceurs de l'âme humaine décrites par le romancier. C'est fort, dur et tragique.

Malgré leurs défauts, j'ai adoré les personnages qui sont des êtres brisés mais qui essayent de continuer envers et contre tout à avancer. le lien qui unit Erica à son fils est le coeur de cette histoire : chaque acte fait par Erica pour sauver son fils est terrible et émouvant. L'auteur réussit ainsi à traiter des sujets qui lui tiennent à coeur, des sujets importants notamment à notre époque.

En définitive un très beau roman dans la continuité du merveilleux Gravesend : une excellente lecture !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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