Deux temporalité se déroulent en parallèle.
En 1943, en Corée du Sud, les haenyeo pêchent en apnée ce qui va leur permettre de subvenir aux besoins de leur famille, on les appelle aussi les
filles de la mer. Parmi elle, Hana et sa mère. La petite Emi est restée sur la plage à les attendre. Jusqu'à ce jour maudit où un soldat japonais s'approche de la petite fille. N'écoutant que son courage, Hana s'interpose, se fait enlever par le soldat et est emmenée en Mandchourie. Elle deviendra une "femme de réconfort", autrement dit une prostituée, essentielle pour donner du courage aux japonais avant la bataille.
En 2011, Emi quitte la Corée pour New York où vivent ses enfants. Ils connaissent peu le passé de leur mère. En fin de vie, elle va enfin leur raconter cette soeur qu'elle n'a jamais revue mais qu'elle n'a pas oubliée.
Ce roman est basé sur des faits réels même si le personnage d'Hana n'a jamais existé en tant que tel. Mais elles sont des milliers de femmes coréennes à avoir été enlevées à leur famille pour servir d'esclaves sexuelles aux japonais. Et il faudra des décennies et le témoignage de l'une d'entre elles longtemps après les faits pour que le destin de ces sacrifiées soit enfin mis en lumière. A travers son récit,
Mary Lynn Bracht qui a des origines coréennes, veut aussi rendre hommage à toutes les femmes qui, à travers le monde, paient de leur corps la folie des hommes et de la guerre.
Bien que le roman, par son propos, soit assez poignant, je n'ai pas ressenti autant d'émotion que je ne l'imaginais en le débutant. Il faut avouer que toute la partie consacrée à Emi en 2011 cassait le rythme du récit principal régulièrement. Je suppose que l'autrice a ainsi voulu accorder des respirations à une histoire sordide et violente mais de mon point de vue, c'était assez inutile. En effet, la double temporalité ne m'a pas convaincue et j'aurais aisément pu me passer de tout ce pan du roman.