Citations sur Tigre, feu et flamme (13)
Plus la rumeur était forte, plus elle était répandue avec délectation, moins sa véracité était probable. Mais quand une histoire était répétée avec répugnance, et qu'on jetait un regard par-dessus son épaule pour s'assurer qu'aucune oreille indiscrète n'écoutait...
Elle alluma la lampe, verrouilla la porte secrète de façon à ce qu'on ne puisse l'ouvrir que de ce côté, et se tourna vers son prétendu homme lige.
Elle l'examina d'un œil critique, comme si elle n'avait pas eu la possibilité de le faire auparavant. Tout d'abord, il sourit et se pavana, mais comme l'expression de la jeune fille ne changeait pas, ne s'adoucissait pas, son sourire avantageux s'évanouit et il parut gêné par ce regard fixe. (…) Il se balançait d'un pied sur l'autre sous son regard scrutateur ; on aurait dit qu'elle prenait la mesure de l'homme sous ses vêtements.
« Il est perspicace, aussi. Est-ce l'âge, l'expérience, ou les deux ? Ou... » Une autre idée lui vint à l'esprit. « Peut-être est-ce parce qu'il ne peut avoir qu'un rôle d'observateur. Il est obligé de regarder autour de lui puisqu'on l'empêche de participer à l'action. Mais ce qu'il a vu, il en a tiré des leçons. »
(pensées de Shelyra tout en espionnant le prince Léopold).
Apolus ne pratiquait pas les plaisirs de la chair, ils étaient éphémères et ne signifiaient rien, simples façades illusoires qui ne tentaient que les imbéciles. Les seuls vrais plaisirs durables étaient cérébraux et temporels... la connaissance et le pouvoir.
Matild hésita. « Vous m'avez tant donné... que puis-je faire en retour ? »
La Sorcière la regarda de nouveau droit dans les yeux. « Juste ceci, Reine Lydana : ne pas oublier l'ancien quand vient le nouveau... il y a du mérite dans les deux. »
(Matild est la double vie de la reine Lydana)
Père a oublié un paramètre très dangereux. Quand les gens n'ont plus rien à perdre, ils risquent tout pour que la situation change, même si leurs chances de réussir sont presque nulles. (…) Les gens qui n'ont plus d'espoir commettent des actes désespérés.
(pensées du prince Léopold par rapport à son père, le roi Balthasar)
« C'est bizarre que les gens fassent aussi peu attention les uns aux autres et soient incapables de se comprendre ! ». Shelyra savait qu'elle ne comprenait certainement pas sa tante. Le mysticisme de sa grand-mère, même si elle-même ne le partageait pas, était plus facile à saisir, mais l'attitude de la reine envers le Cœur et tout ce qu'il représentait restait déconcertante.
Comme c'était le cas pour tous les mercenaires, leur arsenal était aussi varié que possible. Ils s'armaient à leur compte et leurs outils de travail passaient en premier. Ils avaient besoin d'un bon bain, mais leur armure était polie, huilée, sans la moindre marque de réparation. Leurs mentons n'étaient pas rasés et leurs dents se gâtaient, mais leurs épées et leurs poignards étaient d'excellente qualité et immaculés.
Apparemment, le mage n'avait pas tenu compte du fait que celui ou celle qui pouvait survivre plus d'un mois ou deux dans le Temple n'était pas le genre de personne à trouver normal la pratique de la nécromancie.
Les gardes du corps du chancelier le rejoignirent à la porte. On aurait pu croire que, pour développer leur musculature, ces deux costauds blonds pratiquaient régulièrement le lancer de bestiaux. Cependant, s'ils étaient pourvus de beaux muscles, ils manquaient singulièrement de cervelle. (…) Si on leur disait d'amener de la lumière, à chaque fois ils prenaient un candélabre et, pour allumer les bougies, le tenait au-dessus du feu, avec le résultat déplorable que l'on sait.
« Fort comme un taureau, stupide comme un bœuf, attelé à la charrue quand le cheval mourra. »
(dixit Shelyra)