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Le roman de F-S Braize n'est pas de ceux qu'on pose sur une étagère et qu'on oublie ensuite. Il va bien au-delà d'un bon moment de lecture. Il interpelle, il interroge, il dérange. Les personnages avec leurs singularités nous sont d'emblée sympathiques : que ce soit la jumelle moustachue ou la belle Coco au visage à l'ovale parfait, toutes ces paysannes de montagne si chères à l'auteur, nous entraînent dans leur rude quotidien. Mais l'aventure dont elles vont être les héroïnes est d'un genre peu banal qui glace le lecteur. Nous sommes au début des années 20 lorsque de pseudo-scientifiques aux noms pompeux débarquent dans leur village, la famille Baud va connaître quelques remous. Une famille qui n'a pas été choisie au hasard car présentant toutes les pathologies requises : un jumeau malingre, une gueule cassée, un amputé d'une jambe, un tuberculeux, une parturiente, une aïeule et la jeune et belle Coco à laquelle il manque juste un peu de rouge aux lèvres et de poudre de riz sur le nez, pour tester toute une gamme de produits miracles au radium. Mais la jolie Coco n'avait vu en Côme qu'un riche touriste venu prendre le bon air et dont l'assiduité à lui offrir ces cadeaux coûteux cachait une prochaine demande en mariage. Les quatre soeurs de lait vont s'unir pour déjouer les mauvais desseins de ces laborantins sans scrupules qui ne pensent qu'à l'appât du gain. L'histoire est écrite d'une plume savoureuse au riche vocabulaire, et malgré la gravité du sujet, teintée d'humour. L'intrigue est menée tambour battant à la façon d'un thriller jusqu'à découvrir la preuve de la dangerosité de ces produits. Un sujet qui est malheureusement toujours d'actualité. On n'applique toujours pas davantage le principe de précaution. Les cobayes sont toujours aussi nombreux et la santé des citoyens n'est pas mieux considérée qu'il y a un siècle, dès que des intérêts financiers sont en jeu.
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Les souffrances dues à la guerre sont très vives. Les femmes ont perdu un mari, un père, un frère, un fils… Les hommes revenus du front, sont mutilés. Pourtant, il faut survivre.


Les soeurs Baud ne sont pas nées de la même mère, mais ont été élevées ensemble. Elles sont quatre et sont très différentes. Aussi, elles ne se comprennent pas toujours. Soeurs de lait est une saga se déroulant de 1922 à 1927.


L'ainée, Ferdinande, est cuisinière, à Paris. Veuve de guerre, elle a quitté le village avec ses deux enfants. Zoé et Anthelmette sont, toutes les deux, mariées et habitent dans leur station natale. La plus jeune, Coqueline aimerait épouser un homme riche. Aussi, lorsqu'elle fait la connaissance de Côme, jeune homme argenté, elle oublie toute réserve.


Cependant, quel est le dessein de son courtisan qui ne reste jamais longtemps, qui souffle le chaud et le froid ? Il approche tous les membres de la famille, leur offrant, généreusement, les nouvelles avancées en termes de soins.


Dans cette période d'après-guerre, les souffrances sont grandes. Certaines cultures ne suffisent pas à nourrir les exploitants, beaucoup d'enfants meurent après la naissance, les gueules cassées ont des douleurs abominables, etc.


Aussi, le radium représente le graal pour tous. Il semble être la solution miracle. Quand avec le recul, on connaît les ravages de ce produit, ce roman fait froid dans le dos. Frédérique Sophie-Braize, avec une précision historique remarquable, relate de quelle manière, les laboratoires l'ont utilisé dans tous les produits de la vie courante et leur stratégie pour le faire entrer dans tous les foyers. Ce n'est pas sans rappeler les scandales sanitaires de ces dernières années. Moi, qui prends beaucoup de médicaments et qui aimerais tant que soit développé le médicament qui supprimerait mes douleurs, je me dis que si j'avais vécu à cette époque et si j'en avais eu les moyens financiers, j'aurais succombé au chant des sirènes. Cela fait réfléchir aux lobbyistes pharmaceutiques.


Soeurs de lait est aussi une saga familiale. La famille Baud a ses secrets, ses rancoeurs, ses querelles, ses souffrances, mais aussi une forme pudique de solidarité. J'ai aimé suivre le destin de chacun des membres, je me suis attachée à eux, j'ai pesté contre certains, d'autres m'ont particulièrement touchée. La vie et les croyances, les aspirations et le dur quotidien sont décrits de façon vivante, avec un style correspondant à l'époque.


J'ai été particulièrement émue et révoltée par le traitement des blessés de guerre. L'auteure révèle les subterfuges utilisés par l'Etat pour supprimer les pensions.


Ce roman comporte aussi du suspense. Comme je le disais, précédemment, le comportement du courtisan de la plus jeune des soeurs, Coqueline, est très mystérieux. Est-il amoureux ? La jeune fille aura-t-elle l'existence à laquelle elle aspire ? Quelles sont les intentions de Côme ?


Conclusion


J'ai adoré Soeurs de lait. Cette saga familiale, décrit le quotidien dans les campagnes, mais aussi celui à Paris, dans la France d'après-guerre. C'est une très belle fresque historique sur les moeurs et les conditions de vie. C'est un superbe hommage aux poilus qui se sont sacrifiés pour sauver leur pays. C'est également un ouvrage très documenté, mais cependant accessible sur un grand scandale du XXeme siècle. Ce roman est passionnant et instructif.


C'est un livre qui fait énormément réfléchir quant aux enjeux pharmaceutiques en révélant jusqu'où l'appât du gain peut mener.


Soeurs de lait a obtenu le par le Grand prix littéraire de l'Académie nationale de pharmacie 2018 et le Prix Patrimoine des Pays de Savoie.
Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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C'est un roman finement construit qui repose sur des mensonges et des silences, propres à chaque famille, mais qui, ici, aggravent la situation déjà rendue critique par la visite étrange de trois hommes qui semblent vouloir, sans contrepartie, aider la population du petit village en fournissant à ses habitants des soins, à base de radium.
Aujourd'hui, cela fait frémir mais à l'époque, on pouvait encore penser que la radioactivité pouvait avoir des effets bénéfiques sur le corps, malheureusement. Ainsi Frédérique-Sophie Braize articule les conséquences de la Grande Guerre (les morts, les gazés, les gueules cassées, les malades, les célibataires), les progrès scientifiques et une saga familiale. le récit s'étend sur plusieurs années et met en scène quatre soeurs de lait : Ferdinande, Anthelmette, Zoé et Coqueline, aux prises avec une sorte de malédiction familiale. En effet, Prunelle et Prudent, leurs parents n'ont jamais réussi à garder en vie un fils. A l'époque, avoir une fille n'a aucun intérêt financier et génère des tensions familiales importantes, c'est ce qui explique aussi qu'Anthelmette se détourne de sa propre fille alors que Zoé se bat bec et ongles pour sauver ses jumeaux, d'autant que son fils aîné vient lui aussi de perdre la vie.
Non, ce roman n'est pas d'un abord facile : les sujets traités sont assez graves, l'ambiance de départ est plutôt lourde et les noms (qui nous paraissent) étranges de tous ces personnages obligent le lecteur à se concentrer. Mais ça ne dure pas bien longtemps : j'ai été vite happée par les aventures de ces femmes, de nombreux fils conducteurs se mêlent et l'on se demande : si Coqueline va épouser Côme (le Parisien, bon samaritain, croit-elle), si Anthelmette va aimer sa fille, si Ferdinande va revenir, ce qu'a bien pu faire Anselme pour être réformé… Et il faut vraiment aller au bout pour tout comprendre. J'ai donc, tout simplement, dévoré ce texte, tenaillée par l'envie de savoir qui étaient tous ces gens, quels étaient leurs secrets.
Les personnages sont vraiment intrigants. Si l'on s'attache plutôt facilement à Coqueline, Zoé, Zéphir, Anselme, Ferdinande, Pasque, Florimont et Fleur, les autres membres de la famille sont assez énigmatiques et dérangeants. Quant aux trois escrocs, je dirais que leur portrait est plutôt fin, notamment celui du docteur et du vétérinaire. Côme est à part, il joue un double jeu que le lecteur lui-même découvre au fil du texte, mais ses dernières apparitions font définitivement de lui un être abject. Je suis vraiment passée par de nombreuses émotions au fil de ma lecture, donc.
Le cadre médical fait froid dans le dos. On se rend compte de manoeuvres de l'industrie pharmaceutique pour faire passer le radium partout (dans l'eau, les médicaments, les savons, les crèmes, les légumes, la terre elle-même, les vêtements) au point de pouvoir utiliser un village entier comme cobaye. Ca semble inhumain et fou, et pourtant, c'est encore un pan bien sombre de notre Histoire, un pan que nous méconnaissons. L'auteure est savamment documentée et nous livre toutes ces informations sans aucune lourdeur, ce qui constitue un vrai tour de force.
Aujourd'hui encore, les nombreux rappels de médicaments, de laits infantiles font ponctuellement planer la menace d'empoisonnements plus ou moins généralisés. Nous ne sommes pas beaucoup plus à l'abri de tout cela…
Mais ce qui m'a le plus touchée à la lecture de Soeurs de lait, c'est l'évolution de cette famille. La sècheresse et la dureté qui caractérisent notamment la mère laissent peu à peu entrevoir un amour très fort pour ses filles et ses petites-filles. Les quatre femmes, pas forcément proches au début, tissent des liens dans la douleur, des liens qu'elles voient devenir indéfectibles. Malgré leurs différends, elles se soutiennent, se prêtent main forte si besoin et finissent par former un cercle solide. La fin, à cet égard, est assez émouvante.
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Ce roman raconte l'incroyable engouement des français pour les produits radioactifs dans les années 20. Des produits du quotidien : torchon à vaisselle, savon, layette, talc, soda, préservatif, gaine amincissante… Cette affaire étouffée durera jusqu'en 1962 ! Scandaleux mais vrai ! Ce livre a obtenu le Grand Prix littéraire de l'Académie de Pharmacie 2018 et le Prix Patrimoine 2018.
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Je pense qu'après lecture du résumé vous l'aurez compris mais en réalité, les soeurs Braud ne sont pas de vraies soeurs. Elles ont été élevées ensemble mais la vie les a séparé. Même si elles ne sont pas proches l'une de l'autre, elle croient en un même avenir, un idéal les menant chacune sur le chemin de leur propre vie, même si jusqu'à présent la vie ne les a pas épargnés et que la guerre aura causé des dégâts...



Nous sommes dans les années 20, la guerre a fait des ravages, les soeurs souffrent de la perte d'un ami, d'un amant, d'un homme qui leur est cher. C'est en 1922 qu'elles vont sortir de leur torpeur et reprendre goût à la vie grâce à de nouvelles activités.



Les soeurs vont renaître de leurs cendres ensemble tel le phoenix. Elles vont voir Paris renaître après cette première guerre qui aura détruit beaucoup de choses mais aussi et surtout elles vont trouver des secrets auxquels elles voudront lever le voile, ce sera avec pertes et fracas, notamment à cause du radium... Des secrets dangereux qu'il aurait mieux valu ne pas déterré car la mort rôde pas loin, à ne pas faire attention, elle pourrait faire tomber quelques têtes... Ces quatre soeurs devront se montrer extrêmement prudente.



Je ne sais pas vous mais j'aime beaucoup la première de couverture et pour tout vous dire, j'ai voulu découvrir ce livre grâce à elle. Après lecture de ce roman, je ne regrette pas mon choix même si je ne me doutais pas où voulait me mener l'auteur ; cela a été une totale découverte !



J'ai beaucoup aimé ces femmes, ces soeurs, ce qu'elles dégagent. Ces femmes sont fortes et force le respect, elles ont réussi à reprendre leur vie en mains après la guerre. Elles ont mûri bien plus vite qu'il ne l'aurait fallu, elles vont devoir affronter des choses qui les dépasseront totalement.



J'ai apprécié d'apprendre beaucoup de choses sur cette époque que je ne connais que trop peu finalement ! Comme vous le savez, j'aime apprendre de mes lectures, pour le coup, j'ai été servi, on sent que l'auteur a fait des recherches en amont pour nous offrir un récit de qualité.



Concernant les histoires des soeurs dans l'Histoire de l'histoire, j'ai été émue de les découvrir, je me suis attachée à elles mais je dois vous avouer que je me suis parfois perdue, je ne savais plus qui était qui, et cela m'a quelque peu déboussolé. L'idée de quatre soeurs est originale et intéressante mais je n'ai pas réussi à rester concentrer pour savoir qui était qui à tel moment et c'est ce que je reproche dans ce récit. le problème vient s'en doute de moi car comme vous le savez dès qu'il y a trop de personnages, j'ai tendance à me perdre en cours de route.



L'intrigue est très intéressante et rondement bien menée ! L'auteur a remarquablement bien travaillé ce point-ci aussi. La plume de l'auteur est belle, pointilleuse, tendre, poétique, remplie d'émotions.



En conclusion, ce roman qui ne paye pas de mine de prime abord, est un roman que je ne peux que vous conseiller à la lecture. Hormis le petit bémol que j'ai souligné, j'ai passé un agréablement livresque. J'ai aimé la part historique du récit, j'ai aimé ces "soeurs de lait" malgré qu'elles m'ont fait perdre la tête 😂. Frédérique-Sophie Braize est un auteur de talent, qui est à suivre !
Lien : https://leslecturesdeladiabl..
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Avec ce roman-ci je sors vraiment de ma zone de confort, mais c'est en même temps une extraordinaire aventure. Je découvre également une auteur au talent exceptionnel d'oratrice. J'avoue avoir eu beaucoup de mal avec la verbe et la plume de l'auteur, tout simplement car je n'ai absolument pas l'habitude avec l'utilisation de mots désuets ou expressions qui ne sont pas courantes mais qui au contraire doivent l'être en Haute-Savoie.


Je plante le décor !


Début du XXe siècle, 1922, la première guerre mondiale résonne encore dans les têtes et les coeurs des braves gens. Période de grands bouleversements tant sociétales que découvertes en tout genre. Fracture visible entre les grandes villes qui bénéficient des progrès et les villages éloignés et isolés où les sabots battent encore sur les chemins de terre. Un petit village de Savoie niché sur les pentes abruptes des Alpes : une église, des cahutes, des étables, un cheval de trait, des vaches et leurs cloches, des chemins pentus, un curé intransigeant, une soigneuse aux mains de fée, une famille, Baud, qui a déjà vécu mille et une péripéties et qui n'est pas au bout de leur surprise. Une malédiction de bessons (comprendre jumeaux), quatre soeurs de lait ( Anthelmette, Zoé, Coqueline et Ferdinande) des époux atypiques, une mère tyrannique, un père objectif, des enfants, un jeune homme du nouveau monde (Côme), un médecin douteux et un vétérinaire un peu trop soucieux. Une découverte miraculeuse, le radium (Marie Curie) et sa commercialisation sous toute forme plus ou moins farfelue (eau, crème de corps, compresses, laine, bain …) mais aux propriétés exceptionnelles.
Ce petit village et ses habitants vont être les témoins de changements radicaux : les années folles s'invitent dans un décor blanc et où les chants patriotiques résonnent toujours.


En bref !


Ce roman est une mine d'informations, de souvenirs, d'us et coutumes oubliées. Les descriptions minutieuses te plongent dans un décor surréaliste mais qui fut pourtant bien existant. L'auteur dépeint avec beaucoup de véracité, ces familles isolées où la religion reste souveraine, où les coutumes rythment le fil des ans, où l'honneur reste fière, où les hommes façonnent de leur mains les matériaux nobles, où les femmes élèvent les enfants, tiennent la maison et aident leurs maris. le sens de la famille est omniprésent dans les bons comme dans les mauvais moments. Cette unité indestructible toutefois ballottée par de nombreuses péripéties. D'un autre côté également, tu découvres un Paris où les plus fortunés s'adonnent à l'excentricité et où les petites mains survivent tant bien que mal. Et puis tu es mis face à l'un des péchés capitaux : l'avarice. le gain, la manipulation, l'enrichissement, la renommée et les mensonges vont sournoisement s'infiltrer au grès des apparitions de Côme. le radium y est exposé comme étant l'eau de jouvence et protecteur de maux. Un scandale pharmaceutique de grande ampleur qui sera précurseur quelques années plus tard du principe de précaution et amplifiera les contrôles pharmaceutiques.


Ce roman se base sur des faits véritables. le travail de recherches est minutieux et ne laisse rien outrepasser. C'est cette véracité dans cette histoire qui la rend exceptionnelle. Un voyage insoupçonné mais qui trouve encore écho aujourd'hui dans des affaires toutes aussi sordides les unes des autres.


SOEURS DE LAIT est une magnifique découverte, malgré mes petits tracas du départ, ils se sont vite effacés pour laisser place à une histoire bouleversante et prenante dans un monde qui s'est peu à peu oublié.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Voici un roman comme je crois n'en avoir encore jamais lu.
1922. L'auteure nous plonge dans la vie de la famille Baud, au coeur d'un village savoyard. La grande guerre est passée par là, dévastatrice. Beaucoup d'hommes ne sont pas rentrés du front, d'autres en sont revenus lourdement mutilés comme Prudent, le père de cette famille durement touchée par le sort et la guerre. Avec sa femme Prunelle, ils ont élèvé 4 filles, 3 sont restées au village tandis que l'aînée est rentrée en condition à Paris.
La vie a repris son cours séculaire, immuable rythmé par les saisons. Mais bientôt le village va devoir faire face à quelques changements : l'arrivée des premiers touristes d'hiver puis celle d'un jeune homme fort séduisant vantant les vertus médicales d'un produit révolutionnaire : le radium. Coqueline, la cadette, ne va pas tarder à succomber aux charmes du visiteur, entraînant sa communauté dans un piège qui pourrait bien lui être fatal.

Ce qui impressionne dès la première page c'est l'écriture incroyablement travaillée, le vocabulaire riche et précis qui transportent immédiatement le lecteur dans ce village de montagnes d'après-guerre. Et puis il y a toutes les connaissances accumulées par l'auteure et qu'elle partage généreusement avec son lecteur en y ajoutant une bonne dose d'humour. On apprend des choses à chaque page et notamment sur ce scandale pharmaceutique qui n'est pas sans rappeler quelques affaires plus récentes d'apprentis sorciers ou véritables escrocs. L'histoire est un éternel recommencement.
Une très bonne et très instructive lecture donc.
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Comme je l'annonçais en février dernier suite à ma lecture très appréciée du deuxième roman de Frédérique-Sophie Braize, Pour quelques arpents de rêve, j'étais impatiente de découvrir son troisième roman, Soeurs de lait. Et je ne fus pas déçue. Loin de là.

Pour l'écriture encore et toujours. Riche, limpide, avec un vocabulaire ancien et si approprié à l'époque qu'il est impossible de ne pas l'apprécier. Il y a dans cette écriture, une recherche constante d'un travail minutieux qu'on aimerait beaucoup retrouver dans nombre de romans sortis en ce XXIe siècle.

Les personnages ensuite avec ce souci constant de l'auteur de nous faciliter la lecture, en dotant chaque couple de la même initiale de prénom. Ainsi, Zéphyr et Zoé auront entre autres enfants un Zébulon. Anthelmette et Ansèlme mettront au monde une Anne-Aimée. Prudent vit avec Prunelle. Coqueline est amoureuse de Côme, le monchu venu de la ville.

Les recherches ensuite. Car il s'agit ici d'un roman historique qui nous raconte les premières stations de ski, le début de cette ruée vers l'or blanc et surtout ces montagnards utilisés comme cobayes par des êtres peu scrupuleux à l'ère du radium et des recherches de Marie Curie. J'ai appris dans ce roman beaucoup de choses et notamment l'origine du mot clochard, celui du mot Kleenex et tant d'autres choses encore.

L'histoire bien sûr qui nous embarque dans les années 20, celles de l'après-guerre, de ces souffrances de poilus qui, à la veillée osent à mots couverts raconter l'enfer de la Grande Guerre. Celles du progrès, de l'espoir d'une médecine plus performante quand les pratiques ancestrales sont balayées d'un revers de baïonnette, parce qu'avec 14-18, c'est une société entière qui perd ses repères et cherche dans le progrès; une ère nouvelle.

L'humour aussi. Parsemé de-ci, de-là. Et de très belles métaphores dont on retiendra, entre autres, car elles sont nombreuses, celle-ci : " Sa sensibilité ressemblait à une montagne écrêtée dont les pics auraient été nivelés par les intempéries de l'existence."

En un mot comme en cent, un excellent roman qui nous apprend tant du point de vue de notre Histoire passée, que des mots inusités pourtant précis et évocateurs et dont la trame renvoie à l'affaire Nactalis, fait d'actualité récent que les jeunes parents ne sont pas près d'oublier. Hélas.

Bravo à l'auteur et vivement le prochain ! Je serai là pour le lire. Je l'attend déjà car ils ne sont pas si courants les romans dont la forme est aussi riche que le fond !
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J ai abandonné ma lecture. le style est vraiment trop rébarbatif à mon goût et ne m a pas donné envie de continuer ma lecture. Je l ai pourtant arrêté une première fois en me disant que ce n était pas le bon moment mais en le reprenant j ai eu encore le même sentiment. Pourtant je pense que l auteur à du passer du temps à écrire son livre car il y a un véritable travail de recherche. Je suis déçue d être passé à côté de cette lecture au vue des autres bons avis.
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Je viens de lire « Soeurs de lait », roman de Frédérique-Sophie BRAIZE et j'ai découvert ainsi la plume fluide et élégante de cet auteur.

La très belle couverture et le résumé fort alléchant de ce roman m'ont de suite interpellée.

Frédérique-Sophie BRAIZE nous emporte en 1922 en Haute-Savoie puis à Paris et nous conte le destin des quatre soeurs Baud : Ferdinande, Anthelmette et Zoé (jumelles très différentes) et Coqueline.

Ces soeurs, peu liées sur le plan fraternel, parviendront-elles à faire éclater le scandale sanitaire vécu par leur famille ?


L'histoire inspirée d'un fait réel est très intéressante et bien écrite. Elle est également extrêmement bien documentée tant sur les recherches scientifiques des époux Curie que sur les traditions à la Belle Epoque, la vie quotidienne de la haute société et la naissance de la villégiature et des sports d'hiver.

J'ai beaucoup aimé cette histoire de femmes, courageuses et déterminées qui, avec amour et solidarité, ont du faire face aux intrigues de l'industrie pharmaceutique.

Très bon moment de lecture !



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