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Critique de ValentinMo


Cinq ans après l'excellent « Qui ne dit mot consent », voici le tout nouveau projet littéraire d'Alma Brami : « Ils sont moi, je suis eux ». le titre intrigue et dit presque tout de ce roman assez terrifiant sur l'amour maternel… ses excès et ses insuffisances et la perfection impossible… jusqu'à une fin déroutante !

Sonia est mère de deux enfants. Mais elle n'est malheureusement plus que ça : une mère. Elle veut exercer parfaitement ce rôle qu'elle a choisi, trop parfaitement peut-être... le mieux est parfois l'ennemi du bien. Et on ne peut pas tout contrôler. Alors, petit à petit, Sonia perd pied...

Alma Brami nous plonge sans détour dans la vie d'une maman solo, en situation de détresse, avec son alter ego critique, Bukowski.

Dans un style saccadé, toujours à bout de souffle, l'auteure nous fait vivre le quotidien fou d'une mère dépassée par la pression qu'elle se met. Être une mère parfaite, ne donner à manger que du fait maison, se lever aux moindres pleurs, veiller à satisfaire leurs moindres besoins, garder le sourire malgré la fatigue, rester disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 malgré le manque de forces et l'absence de temps pour soi.

Mère épuisée. Au fil des pages, on sent la femme au bord de la rupture. L'inquiétude grandit au diapason de l'épuisement, jusqu'à la chute finale, vertigineuse. Alma Brami a choisi un sujet très actuel et très intéressant, la charge mentale que subissent les parents, d'autant plus forte lorsqu'ils sont seuls pour incarner cette mission, et les conséquences parfois inéluctables (dépression, burn-out,...) qui en découlent. C'est cette même thématique déroulée sur 160 pages, sans réelle gradation au fil du récit. Dès la première page tout y est : son reflet dans le miroir, un semblant de dépression qui guette, Bukowski qui la juge…

Alma Brami parvient à retranscrire le rythme fou de ses journées et de ses nuits, à faire ressentir au lecteur l'intensité de la fatigue physique et émotionnelle de cette femme dont la vie se limite à celle de mère. Mère aimante, entière, fusionnelle. Mère épuisée.

L'auteure utilise des phrases courtes, des énumérations d'adverbes ou de verbes à l'infinitif, dont la succession insuffle un rythme particulier, et donne au lecteur l'impression de perdre son souffle, de perdre pied presque, en même temps que le personnage principal. Au fil des pages, on sent la femme au bord de la rupture. L'inquiétude grandit au diapason de l'épuisement, jusqu'à la chute finale, vertigineuse.

Le choix d'une narration à la première personne permet cette réelle proximité avec Sonia mais il est judicieux de noter que le lecteur qui n'a pas encore connu la parentalité peine à ressentir une réelle empathie pour cette anti-héroïne. On comprend à quel point la charge est immense et on se représente parfaitement la difficulté du quotidien de cette maman dépassée, mais on a souvent envie de secouer Sonia, à défaut de ressentir une réelle compassion pour elle.

Un roman perturbant qui risque de décontenancer plus d'un lecteur mais qui raisonnera tout particulièrement chez certaines mamans qui sauront apprécier le sujet de la maternité abordé de manière pas toujours politiquement correct.
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